Nous sommes arrivés à la conclusion qu’on ne pouvait qualifier ce comportement...
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Quand Raymond Eddé jugeait Michel Aoun
Par FERJANE Raoul, le 02 décembre 2006 à 00h00
Au cours de plusieurs réunions restreintes, tenues à Paris, à l’hôtel où résidait le Amid Raymond Eddé, nous avions analysé avec lui la période des deux années les plus sombres de la guerre civile libanaise, quand le général Michel Aoun s’était maintenu à Baabda envers et contre tous.
Nous sommes arrivés à la conclusion qu’on ne pouvait qualifier ce comportement que de coup d’État militaire perpétré par un trio de généraux putschistes. Certes, le gouvernement provisoire désigné par le président Amine Gemayel était légal car il était du pouvoir du président, en vertu de la Constitution d’avant Taëf, de démettre le gouvernement et d’en nommer un autre.
Mais comment qualifier autrement un gouvernement « provisoire », réduit de moitié, nommé dans le seul but d’assurer l’élection d’un nouveau président, qui s’acharne dès le premier jour à dénigrer et à insulter pêle-mêle tous les députés, les harcèle et les pourchasse, les poussant à l’exil, puis décide solennellement la dissolution du Parlement, seule institution habilitée à élire un président de la République ? Et que penser des guerres illusoires, partiales et stériles menées par ce mi-gouvernement militaire, pour justifier son maintien au pouvoir, guerres qui ont causé des pertes humaines et matérielles considérables, surtout en zone chrétienne ; à la destruction totale de l’embryon d’armée que le président Gemayel avait coûteusement équipée et qui aurait pu servir d’ébauche à la réhabilitation future des institutions étatiques ; à la déconfiture totale du camp chrétien qui s’est trouvé plus tard à Taëf en position d’extrême dénuement ; et à la conviction de tous les acteurs régionaux et mondiaux – même les plus proches amis du Liban – que seule une tutelle étrangère musclée, si monstrueuse et incongrue fût-elle, pouvait sortir ce pays suicidaire du marasme ?
Nous sommes arrivés à la conclusion que le comportement du général Aoun et de ses compagnons s’est avéré encore plus pernicieux, plus subversif que celui de tous les combattants de la guerre libanaise réunis, car il s’appuyait sur une apparence trompeuse de légalité et tendait à l’équation machiavélique suivante : le pouvoir ou le chaos.
Vous comprenez que le Amid Raymond Eddé, qui a défendu toute sa vie durant la légalité, les libertés et la démocratie, et qui a combattu longtemps les dérives militaristes et miliciennes, ait été convaincu des conséquences désastreuses de ce véritable coup d’État militaire, que l’on a timidement appelé rébellion.
Les partisans et sympathisants du Bloc national, de l’école de Raymond Eddé, ne peuvent souscrire en aucun cas à la simple idée de l’accession au pouvoir encore une fois d’un militaire dans leur beau pays qu’ils ont toujours voulu, à l’instar du Amid, farouchement, authentiquement et durablement libre et démocratique.
Raoul FERJANE
Membre retraité du comité exécutif
du Bloc national libanais
Article paru le samedi 2 décembre 2006
Au cours de plusieurs réunions restreintes, tenues à Paris, à l’hôtel où résidait le Amid Raymond Eddé, nous avions analysé avec lui la période des deux années les plus sombres de la guerre civile libanaise, quand le général Michel Aoun s’était maintenu à Baabda envers et contre tous.
Nous sommes arrivés à la conclusion qu’on ne pouvait qualifier ce comportement...
Nous sommes arrivés à la conclusion qu’on ne pouvait qualifier ce comportement...
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