Vendredi 1er décembre à la Librairie Orientale et samedi 2 chez Antoine, ABC-Achrafieh Le goût de l’écriture de Sorj Chalandon

Il y a presque du conte de fées dans l’aventure de Sorj Chalandon, qui décroche, au bout d’un deuxième roman plus que prometteur, le prix Médicis 2006 pour un bien joli roman justement – et ce n’est pas un effet du hasard – intitulé Une promesse (Grasset 273 pages). Promesse de bonheur, promesse d’écriture… Tout a commencé en 1973 à Libération et non, comme on pourrait le croire, avec l’écriture. Dessinateur puis monteur en pages, Sorj Chalandon n’en pinçait pas moins pour l’écriture. Et paraît un premier opus, Le petit Bonzi, que public et presse saluent plus qu’aimablement. Entre-temps, installation à cor et à cri dans le reportage journalistique de Chalandon qui sillonne la planète de l’Irak à l’Afghanistan, en passant par le Liban, l’Iran, la Somalie… Un prix (Albert-Londres) couronne cette quête du récit sur le vif, mais cela ne calme pas les ardeurs d’un bon écrivain qui ne s’ignore guère et dont le goût pour l’écriture est dans le sang. Parution d’ Une promesse et c’est la consécration à cinquante-quatre ans pour un talent magnifiant, avec lyrisme et une certaine étrange poésie, les pactes de l’enfance et le romantisme des amours éternelles. Sous les apparences des fausses simplicités, Chalandon tisse, comme une narration à la fois réelle et surréaliste, l’histoire d’un couple touché par la grâce de l’amour. Un amour que rien ne devrait troubler, mais que le temps érode dans son environnement de carte postale. C’est l’histoire, somme toute bien ordinaire mais troublante, d’une maison à l’orée d’un village qui ne peut garder indéfiniment sa paix et son bonheur…Une histoire touchante et surtout du style. À découvrir et savourer. E. D.