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« Laissez la politique se poursuivre par les moyens politiques », lance le chef du CPL dans un appel à l’apaisement Aoun : « Notre premier souci, notre constante, sera l’identification des assassins de Pierre Gemayel »

Le chef du Bloc parlementaire du changement et de la réforme, le général Michel Aoun, a affirmé hier qu’il aura toujours « une revendication constante dans l’ensemble de ses résolutions », à savoir « la vérité sur l’assassinat de Pierre Gemayel ». « Nous voulons la vérité sur l’assassinat de Pierre Gemayel, quelle que soit la situation – que tout le monde décide de se taire ou de la réclamer. Nous considérons que nous sommes les premiers concernés par la découverte de la vérité sur le crime, et le pouvoir, à travers tous ses aspects, sécuritaire et judiciaire, est responsable de faire la lumière sur ce crime. La situation est devenue intolérable, d’autant que les rumeurs ont envahi le pays », a indiqué le général Aoun, qui s’exprimait à l’issue de la réunion de son bloc parlementaire. « Nous aurions souhaité ne plus voir le ministre, ou plutôt les deux ministres de l’Intérieur – nous ne savons pas lequel d’entre eux est le ministre responsable, et aucun des deux ne mérite de recevoir des médailles pour ses performances au portefeuille de l’Intérieur – au sein du gouvernement. En fait, nous aurions souhaité actuellement ne plus voir l’ensemble du gouvernement, d’autant que les auteurs de ce crime n’ont toujours pas été identifiés. Au contraire, le crime a été exploité pour susciter des actes de vandalisme, qui se poursuivent à travers des comportements inacceptables », a poursuivi Michel Aoun. « Nous pouvons canaliser les émotions des gens, contenir les agressions qui sont dirigées contre eux durant une période limitée, mais nous ne pouvons pas leur ôter leur droit légitime à se défendre, d’autant que ce qui se déroule sur le terrain ne concorde pas avec les déclarations de certains responsables à ce sujet. Cet appel est dirigé à tous ceux qui sont pour la stabilité et la paix sur le territoire libanais : ils doivent laisser la politique se poursuivre par les moyens politiques. Les droits politiques permettent aux peuples de manifester pacifiquement et sans troubles. Toute tentative de faire obstruction à ces manifestations par la force ou par provocation de troubles – comme a tenté de l’insinuer l’ancien député Farid el-Khazen à travers ses déclarations – est déjà en soi un acte de vandalisme. Nous souhaitons que le parquet enquête sur le comportement de l’ancien député, qui n’est pas digne de confiance », a ajouté Michel Aoun. « Partant de notre premier souci, qui est la découverte de la vérité, nous souhaitons que le ministère de l’Intérieur fasse paraître en permanence des communiqués pour nous tenir au courant de l’avancée de l’enquête. Nous n’accorderons aucune importance à toute déclaration trompeuse qui émanera d’un parti ou d’un rassemblement. Nous n’accepterons, désormais, aucune accusation du ministère de l’Intérieur vis-à-vis d’une quelconque partie si elle n’est pas accompagnée d’une enquête et d’indices, a-t-il noté. Nous en avons ras le bol. Nous sommes un peuple qui se respecte. Deux ans après le début de ces crimes au Liban, il est temps que nous ayons un pouvoir responsable qui respecte ce qu’il dit et qui n’entraîne pas l’opinion publique sur de fausses pistes pour semer le trouble au plan politique et saper la stabilité nationale », a souligné le chef du Courant patriotique libre. Le général Aoun a par ailleurs souhaité que les organismes économiques « cherchent à savoir quelles sont les raisons qui ont conduit les ministres à démissionner plutôt que de lancer un appel à la grève et d’appeler ces ministres à revenir au sein du cabinet ». Il a également appelé les organismes à déterminer « depuis quand au Liban il existe un unilatéralisme au sein du pouvoir ». « Nous demandons une seule chose au pouvoir, et cela est légitime : c’est une participation à la décision pour que nous puissions assumer nos responsabilités. Nous sentons que ce pouvoir est toujours immature pour régler les grands problèmes, qu’il est soumis à diverses tutelles (...) », a affirmé Michel Aoun. « Nous sommes pour un gouvernement libanais qui transmette nos soucis au monde pour qu’il nous aide à les résoudre. Nous ne voulons pas d’un gouvernement qui ramène tous les soucis du monde au Liban. Ces problèmes ne sont pas les nôtres pour que nous les résolvions, pourquoi acceptez-vous de le faire ? L’opinion publique a compris que le problème n’est pas la question du tribunal international. Nous avons accepté le tribunal d’emblée, et nous l’accepterons au final, à la Chambre », a-t-il enfin ajouté, en plaidant en faveur d’un cabinet d’union nationale. Le général Aoun a ensuite évoqué « une situation obscure faite de rumeurs et d’un mauvais climat qui s’est transposé dans la rue » pour expliquer l’ensemble du quiproquo au sujet de ses condoléances à la famille Gemayel. « C’est au président Gemayel de déterminer la relation. Je ne sens pas personnellement que je suis en contradiction avec lui. C’est vrai que nous n’avons pas la même opinion politique, mais il n’existe pas de clivage essentiel entre nous. Je continuerai à le considérer comme un ami, mais s’il persiste à ne pas nous traiter en amis, nous ne pouvons pas l’y forcer », a-t-il indiqué. Il a en outre précisé que ses partisans étaient prêts à se mobiliser pour descendre dans la rue, conformément au programme de l’opposition, estimant que le gouvernement était devenu « déséquilibré et unilatéral » depuis la démission des ministres chiites, et qu’il avait « perdu sa légitimité ». Michel Aoun a souhaité que la situation ne soit pas « aussi désespérée », sur le plan chrétien, que le patriarche l’a dit dimanche. En réponse à une question sur une réédition éventuelle, en cas de recours à la rue, de la manifestation pro-Aoun à Bkerké qui avait dégénéré en 1989, il a indiqué : « Pourquoi cherchez-vous toujours à me mettre dans une position de confrontation avec Bkerké, comme s’il était mon adversaire. Qui a dit que Bkerké était mécontent ? Nous discuterons avec le patriarche. Ceux qui ne valent pas deux sous nous donnent des leçons d’inepties à partir de Bkerké. Il est honteux de prêter des propos à Bkerké tant que le patriarche ne s’est pas exprimé (...). Nous sommes en coordination permanente avec Bkerké. » Il a enfin plaidé en faveur de « toute initiative de concertation » pour calmer la situation.
Le chef du Bloc parlementaire du changement et de la réforme, le général Michel Aoun, a affirmé hier qu’il aura toujours « une revendication constante dans l’ensemble de ses résolutions », à savoir « la vérité sur l’assassinat de Pierre Gemayel ».
« Nous voulons la vérité sur l’assassinat de Pierre Gemayel, quelle que soit la situation – que tout le monde...