Un peu plus de... George Michael, le beau

Cela fait 25 ans que George Michael encense nos oreilles. Plus que la moitié de son âge. Ils ne sont plus très nombreux à œuvrer dans cette catégorie de poids lourds. Celle des artistes qui traversent les époques sans prendre une ride musicale. Parce que même si c’est dans les années 1980 que George Michael s’est fait connaître à travers son groupe Wham !, il a réussi à se dégager de cette emprunte pop huilée, biscotos bronzés, sourire blanc comme neige et cheveux longs peroxydés, pour s’affirmer dans la peau du « chanteur culte qui dit ce qu’il pense et qui dérange». À l’heure où n’importe qui (Eve Angeli par exemple) sort une compilation, le beau George s’est fait attendre, et il a choisi ses noces d’argent avec la musique pour nous offrir son « premier vrai » best of, Ladies and Gentlemen, regroupant uniquement les titres de sa carrière solo. De sa collaboration avec Andrew Ridgeley (l’autre de Wham) à ses duos avec Elton John ou Mary J Blige, tout y est. Et c’est absolument génial. Que de temps a passé depuis le sirupeux Careless Whisper, première tentative solo, Last Christmas ou Wake Me Up Before You Go-Go. 1984. C’est l’année de tous les succès pour le tandem anglais. L’album Make it Big caracole en tête des hit-parades. C’est la véritable consécration après Fantastic. Les clips sont kitch à souhait et le groupe devient la coqueluche de toutes les midinettes. On ne parle que de ce beau gosse d’origine chypriote, et surtout de son homosexualité présumée. Mais le beau George ne fait aucun commentaire et, pendant ce temps, il continue à orner les murs des chambres des adolescentes de l’époque. Wham ! enchaîne les tubes, mais la vraie star du groupe, c’est lui. C’est d’ailleurs en solo qu’il va chanter au Live Aid en 1985, aux côtés de Sir Elton. Last Christmas sort, mais c’est déjà le début de la fin pour le groupe. Tout le monde attend George Michael au tournant. Allait-il connaître la même gloire en solo ? 1987, il sort Faith, et c’est le triomphe planétaire. Pas moins de six singles en sont extraits et la plupart montent sur la plus haute marche du podium des charts : Faith, Father Figure, One More Try et Monkey. Le chanteur décroche le Grammy Award du disque de l’année en 1988. Avec Listen Without Prejudice sorti en 1990, George Michael ne fait pas les mêmes scores. Le résultat est décevant… pourtant c’est un de ses plus beaux albums. Du coup, la star décide de refuser les interviews et va jusqu’à intenter un procès à sa maison de disques qu’il accuse de ne pas valoriser son nouveau style, plus jazzy qu’avant. La bataille juridique prend du temps, mais entre-temps, George Michael refait parler de lui à travers deux immenses duos : Don’t Let the Sun Go Down On Me, encore avec Sir Elton, et Killer, avec Queen. Libéré de son contrat, il sort en 1996 Older, un magnifique album qui lui vaut plusieurs récompenses. George Michael est heureux. Il a réussi à se débarrasser de son étiquette de chanteur pop sexy pour se forger une nouvelle image qui lui ressemble plus. Mais, an 1998, George Michael va être piégé. Il est arrêté et condamné pour s’être masturbé dans des toilettes publiques à Los Angeles. Il est contraint de faire son « coming out » et de dévoiler – enfin – son homosexualité. Et contre toute attente, cette « obligation » est l’événement qui lui fera le plus de bien – dixit ses propos à Tout le monde ne parle, il y a un peu plus de deux ans. Depuis, il s’amuse musicalement entre reprises et répertoire classique, publie il y a quatre ans Freeek ! dont le clip en référence à l’affaire des WC est censuré, puis Shot the Dog à la vidéo décriée et, en 2004, il sort son tout dernier album.