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Quelque 35 productions bollywoodiennes ont été tournées dans la capitale britannique Le cinéma indien succombe aux charmes de Londres

Triangles amoureux, musiques mélodramatiques et danses langoureuses sont les éléments classiques d’un film de Bollywood, mais l’industrie du cinéma indien y ajoute de plus en plus souvent un autre ingrédient : des scènes tournées à Londres. Quelque 35 productions bollywoodiennes ont ainsi été tournées à Westminster, le centre de la capitale britannique pour la seule année 2005. Buckingham Palace, la Tour de Londres ou encore le stade de football de Chelsea sont des décors de plus en plus utilisés, tout comme la cathédrale St Paul, ou Leicester Square, qui figurent en bonne place dans des films à succès tel Kabhi Khushi Kabhie Gham. La tendance tient à la fois de la culture et de l’esthétique. Les jeunes Britanniques originaires d’Inde y retrouvent leurs racines, et une touche « glamour » est offerte aux spectateurs indiens. Londres est aussi une référence pour les nouveaux adeptes de Bollywood sans liens culturels avec l’Inde, mais qui goûtent volontiers à ce produit de plus en plus communément offert dans les multiplexes britanniques, aux côtés des grands frères d’Hollywood. Milan Luthria, réalisateur de Hat Trick, une histoire sur le cricket avec comme acteurs Paresh Rawal, Nana Patekar et Naseeruddin Shah, tournée à Londres en novembre, explique que nombre d’Indiens aiment la sensation d’évasion fournie par la capitale britannique. « C’est le Londres que le touriste indien ou le spectateur veut voir », dit-il à l’AFP, après avoir filmé à Richmond Park, St James’s Park et sur le pont de Waterloo. Lalit Mohan Joshi, directeur de la South Asian Cinema Foundation de Londres, acquiesce. « La plupart des spectateurs qui verront ces films en Inde ne peuvent pas imaginer venir ici, alors, avec ces films, ils imaginent qu’ils sont assis à Trafalgar Square, s’identifient avec le héros, et imaginent qu’ils courent après cette fille », raconte-t-il à l’AFP. Selon Adrian Wootton, directeur de l’agence cinématographique Film London, Londres est maintenant la « deuxième maison » des réalisateurs de Bollywood. « C’est une ville sans cesse plus diverse avec une forte population indienne et le Royaume-Uni dans son ensemble est un large marché », explique-t-il à l’AFP. « Les multiplexes passent régulièrement des films de Bollywood, et il y a dix ans il n’y avait rien », ajoute-t-il. « C’est maintenant devenu grand public, c’est commun. Les jeunes Britanniques originaires d’Asie ne veulent pas seulement voir des films tournés en Inde, ils en veulent des réalisés ici. » Le Royaume-Uni est le deuxième marché au monde pour les films de Bollywood, précise-t-il. En 1999, les films de Bollywood au box-office en Irlande et Grande-Bretagne avaient rapporté 8,5 millions d’euros. En 2005 ce chiffre était déjà passé à 18,3 millions d’euros, selon la société Nielsen EDI. Le lien accrû entre la Grande-Bretagne et Bollywood a été souligné par l’annonce en juin que le Yorkshire (Nord) accueillerait en 2007 les « Oscars de Bollywood ». Avtar Panesar, chef de productions pour le Royaume-Uni pour la compagnie Yash Raj, estime que les films de Bollywood intriguent particulièrement les jeunes Britanniques d’origine indienne. « Les jeunes spectateurs ont plus tendance à revenir à leurs racines au travers du cinéma indien, qui les aide à renouer avec des endroits, des traditions auxquels ils seraient, autrement, étrangers », juge-t-il. Selon Adrian Wootton, la diversité culturelle londonienne peut permettre à plus de jeunes gens issus de minorités ethniques de suivre les traces de réalisateurs comme Gurinder Chadha, dont le film Bride And Prejudice, adaptation « bollywoodienne » d’une œuvre de Jane Austen, a été l’un des succès de l’année 2004. Pour Avtar Panesar, citant l’exemple de Moulin rouge, film tourné en 2001 par Baz Luhrmann, l’influence de Bollywood sur le cinéma occidental est aussi de plus en plus prégnante.
Triangles amoureux, musiques mélodramatiques et danses langoureuses sont les éléments classiques d’un film de Bollywood, mais l’industrie du cinéma indien y ajoute de plus en plus souvent un autre ingrédient : des scènes tournées à Londres.
Quelque 35 productions bollywoodiennes ont ainsi été tournées à Westminster, le centre de la capitale britannique pour la seule...