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France La désignation de Ségolène Royal sonne le début de la campagne présidentielle

La désignation de la socialiste Ségolène Royal a donné de facto le coup d’envoi de la campagne présidentielle en France, préfigurant un probable duel avec le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy que le leader d’extrême droite Jean-Marie Le Pen compte venir perturber. Couronnant par sa désignation une ascension fulgurante et un « élan » qu’elle souhaite voir maintenu jusqu’au scrutin d’avril-mai 2007, Mme Royal veut « gravir la montagne jusqu’à la victoire » et devenir ainsi, à 53 ans, la première femme à diriger la France. Elle devrait recevoir dès cette semaine le soutien formel du Parti socialiste, qui réunit le 26 novembre à Paris un congrès d’investiture. Ses deux rivaux de la primaire, Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius, se sont déjà rangés derrière elle. Pour peaufiner son statut de présidentiable, Mme Royal prévoit également des déplacements dans les capitales européennes, au Proche-Orient et aux États-Unis, a-t-on précisé dans son entourage, alors que la politique internationale est jusque-là considérée comme un de ses points faibles. Autre priorité de la candidate : désigner dès que possible son équipe de campagne et développer, en les transformant en comités de soutien, les réseaux de son association « Désirs d’avenir » dont elle a fait le symbole de sa volonté d’écoute des militants ou sympathisants de base. « Avec un tel outil, elle est très en avance sur la droite », assure un de ses porte-parole, Gilles Savary. Reconnaissant implicitement ce retard, le parti majoritaire de droite, l’UMP, miné par des divergences, estime que le temps presse pour désigner à son tour son candidat, qui sera sans doute le ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy. « Il est grand temps (...) d’engager la procédure du choix du candidat que l’UMP soutiendra aux élections présidentielles lors du vote des militants le 14 janvier prochain, et de se rassembler autour de lui », a souligné le parti dans un communiqué. Mais la ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, qui envisage elle aussi de participer à la course présidentielle, a rappelé hier que l’UMP ne « donnera pas d’investiture » mais dira simplement lors de son congrès « à quel candidat ira le soutien matériel et financier » s’il y a plusieurs postulants à cette date. Outre Mme Alliot-Marie, le Premier ministre, Dominique de Villepin, n’a pas renoncé à ses ambitions présidentielles. Sans compter que le président Jacques Chirac laisse aussi planer le suspense sur ses intentions, après 12 ans à la tête de l’État. « Jacques Chirac est en pleine forme intellectuelle et physique : je l’atteste », a souligné la ministre de la Défense, une de ses proches. Une manière de dire que son âge (74 ans en 2007) ne doit pas être considéré comme un handicap. Prenant la mesure de ces divergences, le sénateur UMP Roger Karoutchi a averti que « toute division à droite est mortifère ». À gauche, l’ancien ministre Jack Lang s’amuse de « la machine à perdre qui se met en mouvement à l’UMP ». Une dispersion des rangs pourrait ouvrir la voie du second tour au chef de l’extrême droite Jean-Marie Le Pen, en embuscade alors que les sondages le créditent de 17 % d’opinions favorables à 5 mois de l’élection. Le chef du Front national, dont le parti vient d’organiser sa « convention présidentielle », se dit assuré de sa présence au second tour comme en 2002, lorsqu’il était passé à la surprise générale devant le socialiste Lionel Jospin. À l’époque, l’élection s’était conclue par un duel Le Pen/Chirac, que ce dernier avait emporté haut la main. Le leader d’extrême droite mise aussi sur des divisions à gauche où les « antilibéraux » peinent à présenter une candidature commune, ainsi que sur la présence du centriste François Bayrou, en hausse dans les sondages et qui pourrait prendre des voix aux deux grands partis de gouvernement.
La désignation de la socialiste Ségolène Royal a donné de facto le coup d’envoi de la campagne présidentielle en France, préfigurant un probable duel avec le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy que le leader d’extrême droite Jean-Marie Le Pen compte venir perturber.
Couronnant par sa désignation une ascension fulgurante et un « élan » qu’elle souhaite voir...