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Actualités - CHRONOLOGIE

CONCERT - À l’amphithéâtre Aboukhater (USJ) Vous avez dit guitare ?

Les concerts des mardis soir à l’amphithéâtre Aboukhater (USJ), organisés par le Conservatoire national supérieur de musique, se succèdent régulièrement avec un public relativement nombreux, d’une indéfectible fidélité. Pour le dernier en date, par un temps maussade et pluvieux, la guitare a déployé un soyeux ruban de notes se prélassant au soleil… Deux guitares pour parler de romance, de rêves, de mélancolie, de danses, de chants brésiliens, chiliens, de mélopées orientales, de quelques éclats du pays de Cervantès, des étincelles de la terre de Sayat-Nova, des fantaisies rythmiques du plus inspiré des mélodistes français…Un grand bouquet d’airs et de mélodies, frayant en toute sérénité et harmonie le mur des siècles et des frontières, a tenu une narration tout en notes veloutées et feutrées, pour un langage universel et tendre, celui de la guitare. Une guitare sans tapage ni effets avantageux. Au menu, soigneusement choisi pour cinquante minutes de musique douce et sans éclats démonstratifs, voilà des pages de divers horizons, de Tarrega, Granados, Komidas, Ganatchian, de Falla, Spendiarov, W. Gholmieh et Claude Debussy. De l’Espagne aux roses baccarat, aux silences des nuits d’Orient, en passant par les plaines et les aurores de l’Arménie et les plages ensoleillées de l’Amérique latine, la guitare a délicieusement fait voyager un auditoire relativement nombreux. Un public composé surtout de jeunes, venu applaudir Marie-Thérèse Minassian et Megerditch Mikayelian pour leur art de pincer les cordes. Tout vêtus de noir, les deux guitaristes ont joué en duo avec quelques solos pour Mikayelian. Calme et douceur Dès la première Mazurka de Tarrega, enjouée et volatile, le ton est donné. Les guitares ne sont pas là pour des «flamboyances» à l’ibérique. Mais un ton quelque peu sage, réservé, soutenu par un rythme et un tempo donnant la priorité au calme, à la douceur, à quelques frémissements intérieurs pour une belle palette de sentiments retenus, à la coloration variée, mais aux tons un peu passés au pastel. Les arrangements pour guitare seule ou en duo sont signés, selon les partitions, par Edy et Marie-Ange Dorlian et Megerditch Mikayelian. De cet ensemble de morceaux courts et sans virtuosité apparente, on retient surtout l’Oror de Ganatchian, suave comme une berceuse, et la pétillante Danza del Milnero de Manuel de Falla, exquise narration dans sa vivacité et sa légèreté. Pour la seconde partie du programme, on survole en toute vitesse le ciel de l’Amérique latine où petits désaccords et notes qui dérapent assombrissent imperceptiblement un firmament promis pourtant à un azur plus pur, habité d’un plus grand bonheur… Outre la Danse un peu «arménisée» de Spendiarov qui ouvre le bal des notes du second volet du concert, on mesure à quel point Walid Gholmieh est fin mélodiste avec Ya Sakinal Leil. Jamais le silence de la nuit n’a été si perceptible, si éloquent dans sa fraîcheur et son mystère nocturne. Un morceau d’une grande délicatesse avec, en arrière fond, une voix qui vient de très loin… Une voix qui interpelle l’imaginaire comme une insaisissable poudre d’ailes de papillon laisse son empreinte dorée… Pour conclure, un aspect «jazzy» peu connu de Claude Debussy. On écoute avec ravissement The Little Negro, un bijou de petit morceau d’une étonnante concision. Applaudissement d’un public conquis et double bis des deux jeunes guitaristes. Avec quelques belles flammes «malaguesques» pour le premier «encore», comme pour rappeler à l’audience que cela aussi peut faire partie du répertoire. Grandes gerbes de fleurs multicolores offertes par les amis et les élèves aux artistes qui tirent la révérence avec la guitare sous le bras. Edgar DAVIDIAN Megerditch Mikayelian et Marie-Thérèse Minassian se produiront à la première église évangélique arménienne, rue de Mexique (Kantari), le samedi 25 novembre à 20h précises.
Les concerts des mardis soir à l’amphithéâtre Aboukhater (USJ), organisés par le Conservatoire national supérieur de musique, se succèdent régulièrement avec un public relativement nombreux, d’une indéfectible fidélité. Pour le dernier en date, par un temps maussade et pluvieux, la guitare a déployé un soyeux ruban de notes se prélassant au soleil…

Deux guitares...