Rechercher
Rechercher

Actualités

La Syrie a repris les cartes libanaise et palestinienne, affirme Mardam-Bey Le retour de Damas dans le jeu régional inquiète les opposants

Des opposants syriens et l’organisation Reporters sans frontières (RSF) se sont inquiétés hier à Paris d’un durcissement du régime de Damas qui jouit d’une « nouvelle marge de manœuvre » avec la volonté de Londres de l’impliquer dans une recherche de solution au Proche-Orient. La presse britannique prêtait en effet ce week-end au Premier ministre Tony Blair le projet d’appeler à impliquer davantage l’Iran et la Syrie en Irak. « Le gouvernement syrien s’est réellement renforcé. Il y a une nouvelle donne qui lui fait croire qu’il est protégé. Il risque d’être plus dur vis-à-vis des opposants, et ceci nous fait craindre une aggravation de la situation des droits de l’homme », s’est inquiété l’écrivain Farouk Mardam-Bey au cours d’une réunion à l’Assemblée nationale française. L’écrivain estime que le régime de Bachar el-Assad « a réussi à reprendre de nouveau la carte du Liban et la carte des Palestiniens » grâce au Hezbollah, son allié au Liban, et au Hamas palestinien dont le chef du bureau politique, Khaled Mechaal, vit à Damas. M. Mardam-Bey appelle les opposants syriens à « trouver une articulation entre la question nationale et la question démocratique », pour ne pas « laisser le monopole du nationalisme » au gouvernement qui « est monté sur une vague très réelle d’antioccidentalisme ». Le secrétaire général de RSF, Robert Ménard a relevé aussi que « la donne a changé depuis quelques mois » et estimé que le régime de Damas « a retrouvé une marge de manœuvre après avoir été au ban des nations ». Cette marge, a-t-il-ajouté, « se traduit par une répression accrue de l’opposition ». Le député écologiste français Noël Mammère a également relevé que le régime de Damas « devient incontournable pour une solution politique au Proche-Orient » et que « cela rend les choses plus difficiles » pour les opposants. La réunion sur le thème « Syrie : la liberté d’expression embastillée » s’est déroulée en présence de membres des familles de l’écrivain et journaliste Michel Kilo et de l’avocat Anouar Bounni, deux opposants détenus depuis le printemps dernier. Ayham Kilo, le fils de l’écrivain, a précisé que son père était détenu dans « de bonnes conditions » à la prison de Adra, près de Damas, où il peut recevoir son épouse tous les samedis. Un bureau, une bibliothèque et un téléphone « pour appeler » ont été mis à sa disposition, mais il a été empêché d’assister aux funérailles de sa mère décédée récemment. Par ailleurs, les autorités syriennes ont libéré hier le fils de l’uléma kurde syrien assassiné en 2005, Mohammad Maachouk Khaznaoui. * * * Le personnel diplomatique US autorisé à retourner en Syrie Le département d’État a autorisé lundi le retour en Syrie du personnel non essentiel et des familles des diplomates de l’ambassade des États-Unis à Damas, qui avaient quitté le pays après un attentat en septembre. Mais le ministère des Affaires étrangères continue à recommander aux ressortissants américains de « reporter tout voyage non essentiel » en Syrie, selon un communiqué. Malgré la décision de renvoyer son personnel à Damas, le département d’État souligne que cet attentat « met en lumière la présence en Syrie de groupes terroristes ayant la capacité et l’intention de s’en prendre à des intérêts américains ». « L’ambassade travaille avec les autorités syriennes pour répondre à ces menaces et aux problèmes de sécurité soulevés par cet attentat », ajoute le communiqué.
Des opposants syriens et l’organisation Reporters sans frontières (RSF) se sont inquiétés hier à Paris d’un durcissement du régime de Damas qui jouit d’une « nouvelle marge de manœuvre » avec la volonté de Londres de l’impliquer dans une recherche de solution au Proche-Orient. La presse britannique prêtait en effet ce week-end au Premier ministre Tony Blair le projet...