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Près de 3 000 Africains ont péri, en deux ans, dans les difficiles traversées du désert et de la mer Méditerranée Émigration clandestine : l’Algérie entre « harraguas » et subsahariens

L’Algérie est quotidiennement confrontée aux deux facettes de l’émigration clandestine par ses « harraguas », les « boat people » algériens qui tentent de s’embarquer à leurs risques et périls vers l’Europe, et des Africains qui tentent de franchir sa frontière saharienne. Sur les plages oranaises, des dizaines de jeunes Algériens regardent tous les jours vers les présides espagnols de Ceuta et Mellila, ou le détroit de Gibraltar, derniers verrous avant l’Europe. On les appelle les « harraguas », une épithète dérivant du verbe brûler en arabe, qui leur est accolée parce qu’ils « brûlent » les frontières. Ils patientent longtemps avant d’embarquer sur de frêles esquifs de passeurs professionnels, sans autre équipement qu’un dérisoire gilet de sauvetage. Selon la presse algérienne, ils paient jusqu’à 3 000 euros, 30 fois le salaire minimum, pour tenter la périlleuse aventure vers l’Espagne, sans garantie d’atteindre la terre promise. Les services de secours en mer sont les témoins quasi quotidiens de leur naufrage. 63 de ces « harraguas » ont été secourus dans la nuit de samedi à dimanche au large de la côte oranaise. Fin août, dix d’entre eux, âgés de 24 à 35 ans, avaient disparu en mer, et fin octobre, six corps avaient été repêchés au large d’Oran : leur embarcation de fortune avait chaviré en raison du mauvais temps. Annuellement, selon la police des frontières, 8 000 clandestins venant du sud sont refoulés. Mohammad Noui Sifi, commissaire principal, cité par le journal Liberté, affirme qu’ils sont de 30 nationalités : Sénégalais, Camerounais, Ivoiriens, Maliens, mais aussi Indiens, Philippins, Bengalais. Pour ceux qui passent à travers les mailles du filet, l’Algérie est en principe un pays de transit, mais certains y échouent pour longtemps. Les plus débrouillards obtiennent, sous conditions, auprès du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), un certificat de demandeur d’asile. S’il ne les met pas à l’abri des tracasseries policières, il les protège contre toute mesure de refoulement, selon le représentant du HCR, Peter Van Der Vaat. Les moins chanceux tentent de survivre en s’employant sur le marché parallèle, en attendant de reprendre leur hypothétique odyssée. À la merci d’un contrôle d’identité, ils sont en butte aussi à l’hostilité de la population. Leur nombre est inconnu. Plus de 150 000 ressortissants d’Afrique subsaharienne candidats à l’émigration clandestine en Europe se trouvent « en détresse » au Niger, au Mali, en Mauritanie, en Algérie et au Maroc. Près de 3 000 Africains ont péri, entre 2003 et 2005, dans les difficiles traversées du désert et de la mer Méditerranée, selon le Comité international pour le développement des peuples (CISP - ONG italienne). L’Algérie s’apprête à établir la surveillance électronique de ses frontières, selon la gendarmerie.
L’Algérie est quotidiennement confrontée aux deux facettes de l’émigration clandestine par ses « harraguas », les « boat people » algériens qui tentent de s’embarquer à leurs risques et périls vers l’Europe, et des Africains qui tentent de franchir sa frontière saharienne.
Sur les plages oranaises, des dizaines de jeunes Algériens regardent tous les jours vers les...