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Actualités - OPINION

Les maillons faibles

Nous avions tous les atouts pour aller de l’avant et réussir enfin la construction d’une nation : un rêve transformé en réalité, celui du 14 Mars, un Premier ministre symbole de la modernité et du pragmatisme socio-économique, un gouvernement dynamique, un peuple résistant et entreprenant… Nous n’avons aujourd’hui, hélas, que le secret désir de tout recommencer. Car, tel un dévot voué au sacerdoce, le Libanais continue de porter la croix du devoir, celui de surmonter la bêtise des uns, le crime des autres, afin de maintenir à cette pauvre nation le souffle mineur d’une survie. Quel est le maillon faible dans cette vaste manœuvre de construction nationale ? Il y en a plusieurs en fait. Un seul aurait été une aubaine. Le maillon qui aura le plus manqué à l’entreprise reste sans nul doute la volonté commune de tous les Libanais de mettre le cap vers la modernité et le développement institutionnel d’un État en somnolence. Alors que certains, ceux du 14 Mars, forts de leurs convictions internes et de leur désir de transvaser les acquis d’une mondialisation si bien réussie ailleurs dans leur système de gouvernement, luttent afin de voir miroiter les lumières de la science, de la tolérance et du futur sur ces côtes aux rides millénaires et majestueuses, d’autres, ceux d’un autre âge, aux rides fourbues et sibyllines, ne supportent à nos monts et merveilles que la pâleur insipide de Hanoi ou de Pyongyang. Et comme illuminés, arborant la casquette d’un guerrier des temps perdus, les anciens partenaires du rêve du 14 Mars se dressent en démagogues de la cause perso-néoarabe, recevant sur leur torse d’écoliers dociles les bons points de leur grand maître. C’est la fin du monde ! L’arche de Noé fait une escale au Liban... Le déluge, c’est les Américains, les Français et les Italiens, la rescousse, c’est les Syriens et les Iraniens. Dans quel monde vivons-nous, Madame la Marquise ? Est-ce un film de grande, très grande fiction auquel nous assistons ? En voici, en voilà une ou deux scènes. Plus de longues files d’attente devant les chancelleries américaine, canadienne ou française pour obtenir un visa d’immigration, mais d’interminables files devant celle de Téhéran ou au poste-frontière, nouvellement installé entre la Syrie et le Liban. Plus de scolarisation chez les jésuites, les laïcs ou les je ne sais plus quoi ou qui, mais chez les « turlupins » obscurantistes, ayant droit de cité dans nos esprits meurtris. Vite, très vite, redevenons lucides avant de voir le noir rouge, le rouge blanc et le blanc je ne sais quoi. Redevenons adultes avant de croire que les ânes sont des hommes, les hommes des singes et les singes des politiques. Ah ! Car c’est de cela qu’il s’agit : nous inculquer dans cette pauvre cervelle nationale que les héros d’hier sont encore ceux d’aujourd’hui. Camille Alfred CHAMOUN Secrétaire aux Relations extérieures du PNL
Nous avions tous les atouts pour aller de l’avant et réussir enfin la construction d’une nation : un rêve transformé en réalité, celui du 14 Mars, un Premier ministre symbole de la modernité et du pragmatisme socio-économique, un gouvernement dynamique, un peuple résistant et entreprenant… Nous n’avons aujourd’hui, hélas, que le secret désir de tout recommencer....