Afrique Bozizé et Deby font front commun contre le Soudanais Bachir

Confrontés à des rébellions près de leurs frontières avec le Darfour soudanais, les présidents tchadien Idriss Deby Itno et centrafricain François Bozizé ont uni leurs voix hier pour accuser d’« agression » leur homologue soudanais et ennemi commun, Omar al-Bachir. Cette nouvelle charge, lancée dans la capitale tchadienne lors d’une visite éclair du président Bozizé auprès de son parrain Deby dans la nuit de mardi à mercredi, vient détériorer les relations déjà tendues de N’Djamena et de Bangui avec le Soudan voisin. « J’ai (...) attiré l’attention de la communauté internationale sur les velléités guerrières du président Bachir », a déclaré le chef de l’État tchadien à l’issue d’un entretien avec son allié centrafricain. « Mais cette communauté internationale a continué à faire la sourde oreille alors que c’est bien le Soudan qui agresse le Tchad et c’est encore le Soudan qui agresse la République centrafricaine », a-t-il martelé. François Bozizé, qui faisait escale à N’Djamena après avoir écourté une visite en Chine pour regagner la Centrafrique, où des rebelles accusés par Bangui d’être venus du Soudan ont pris lundi la ville de Birao dans le nord-est du pays, a adopté le même ton. « C’est le Soudan, c’est le grand frère Omar Hassan al-Bachir qui est derrière ce qui se passe », a-t-il assuré avant de regagner la capitale centrafricaine. La région des trois frontières, aux confins du Tchad, de la Centrafrique et du Soudan, traverse une zone de turbulences. De larges portions de territoire échappent au contrôle des autorités locales et des groupes rebelles de toutes sortes y ont trouvé un terreau fertile pour leurs activités.