SOCIAL - L’événement annuel a lieu ce week-end « Fashion for a Cause » : de bonnes affaires pour un objectif, l’aide aux plus démunis

D’un côté, des affaires dont on n’a plus que faire à la maison. D’un autre, des clients qui aimeraient bien s’approprier toutes sortes d’objets et d’habits à bon prix, même usagés. Enfin, des familles dans le besoin à qui une aide est toujours bienvenue. L’idée de « Fashion for a Cause » rassemble tout cela et en somme fait du bien à beaucoup de monde. Cet événement annuel auquel le public commence à s’habituer aura lieu les vendredi, samedi et dimanche prochains. L’aventure a commencé il y a quelques années seulement, lancée par deux personnes qui se sont enthousiasmées pour une idée encore inexploitée chez nous : Roula Yazbeck et Hala Abou Chaar. « L’idée nous est venue d’Angleterre, où des ventes d’objets usagés en très bon état se font régulièrement, explique Roula Yazbeck. En même temps, nous avons su que la Croix-Rouge libanaise section Antélias-Naccache avait besoin de fonds pour aider les familles dans le besoin. L’idée était d’apporter de l’assistance à ces familles par la création d’une sorte de cercle bénéfique. » En effet, cette entreprise arrange tout le monde : dans beaucoup de maisons, les affaires s’entassent, parfois en très bon état et de très bonne qualité, sans être utilisées pour autant. Les donner gratuitement à une œuvre de charité offre une bonne alternative à beaucoup de personnes. Pour leur part, les initiateurs de « Fashion for a Cause » travaillent toute l’année à rassembler ces affaires, les trier et, durant le bazar annuel, exposer celles qui sont en très bon état. « Nous prenons des habits pour hommes, femmes et enfants, des chaussures, des sacs, des colifichets, des articles de maison, des livres et des jouets pour enfants, souligne Mme Yazbeck. Une panoplie complète, en somme. De plus, récemment, certaines boutiques nous refilent leurs stocks. » L’idée a fait son chemin. Cette année, les bénévoles du groupe ont pu rassembler quelque 2 500 articles. « C’est un travail qui prend énormément de temps, dit-elle. Nous sommes aidées par d’autres bénévoles. Il faut en effet tout arranger, accrocher les prix, mettre des étiquettes... » Il y a une section « designers » et une autre ordinaire, d’où le fait que la clientèle qui fréquente le bazar est très diverse. La moyenne des prix du stock est à moins de dix dollars (la plupart entre 5, 10 et 15 000 LL). « Vous pourriez trouver une pièce qui, à la base, a coûté 300 dollars, par exemple, exposée à 30 000 LL », explique Mme Yazbeck. A-t-il été difficile d’imposer cette idée au public libanais ? Elle confie que, au début, certains l’ont découragée à s’y aventurer. « Mais en fait, c’était négliger le fait qu’il existe un grand besoin de telles ventes au rabais auprès du public, dit-elle. De plus, tout est fait avec une grande dignité, si bien que l’acheteur se sent à son aise de rentrer et de choisir ce dont il a envie. Tous les produits exposés sont en très bon état ou même neufs. » Bref, les personnes sollicitées donnent leurs affaires avec plaisir, et les acheteurs bénéficient de prix très avantageux tout en ayant le loisir de choisir les articles qu’ils veulent acheter. Mais la finalité du projet reste l’aide aux familles nécessiteuses. Les bénévoles de « Fashion for a cause » collectent les bénéfices des ventes après le bazar, achètent eux-mêmes les denrées alimentaires et préparent les caisses alimentaires destinées aux familles. Mais c’est la Croix-Rouge d’Antélias-Naccache qui se charge de distribuer les caisses aux foyers dans le besoin, les plaçant à leur porte en fin d’année. « La première année, nous avons commencé avec 70 caisses après un bazar qui était encore modeste, raconte Mme Yazbeck. En 2004, nous avons pu atteindre les 150 caisses, et puis 300 en 2005. Nous espérons arriver au même chiffre cette année. » Le bazar de « Fashion for a Cause » aura donc lieu les vendredi 3, samedi 4 et dimanche 5 novembre, de 10h à 19h, au Centre de la Croix-Rouge libanaise (Banque de sang), sur la route principale d’Antélias-Bickfaya, au niveau de l’hôpital Serhal. S. B.