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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Sud Un vétérinaire sikh du contingent indien contribue à resserrer les liens de la Finul avec la population

Le bataillon indien de la Finul s’enorgueillit de compter le seul vétérinaire de la force internationale au Liban-Sud et même « le seul au sud du fleuve Litani », car en soignant les troupeaux il resserre les liens avec une population démunie, rapporte Anne Chaon de l’AFP. Le lieutenant-colonel Bapu Parasanalli effectue quotidiennement sa tournée sur tout le territoire où s’est déployée la Finul, bien au-delà du seul secteur assigné au contingent indien, installé à Ebl es-Saqi dans la région de Marjeyoun. Lundi matin, ce vétérinaire enjoué de 43 ans était appelé pour des chats à Naqoura ; dans l’après-midi, il visitait les vaches et les moutons du village de Wazzani, à 500 m environ de la frontière israélienne et du village litigieux de Ghajar, coupé en deux et dont le sort attend d’être tranché par la communauté internationale. Dans sa ferme à l’écart, Ismaïl al-Nemar, anxieux, attend le verdict : une de ses vaches est tombée et ne se relève plus. S’il la perd, c’est la moitié de son patrimoine qui disparaît. Inspection de la colonne vertébrale et des hanches : le véto diagnostique un tour de rein. « Pas de traitement, il faut attendre. Mais on va lui injecter un analgésique ». Ismaïl, soulagé, propose un café en remerciements. « Près de 40 % du cheptel est mort pendant la guerre d’après mes estimations. Certaines familles dépendent totalement de leurs bêtes, c’est une perte énorme. J’ai soigné près de 22 000 têtes en deux mois, les gens d’ici n’auraient pas les moyens de s’offrir les services d’un vétérinaire », relève l’officier indien, un passionné de chevaux dans l’armée depuis 17 ans. Très lourdement bombardée par l’armée israélienne lors de son offensive contre le Hezbollah, du 12 juillet au 14 août, la région a été rapidement abandonnée par ses habitants. Ceux qui sont rentrés ont retrouvé des bêtes paniquées, efflanquées, assoiffées et blessées souvent. « Les vaches surtout souffraient d’anorexie due au traumatisme, qui bloquait aussi le processus de lactation. J’ai montré aux fermiers comment les masser pour les réconforter. Certaines étaient tellement stressées qu’elles ne pouvaient plus bouger », explique le lieutenant-colonel Parasanalli. L’arrivée de sa jeep, dont la population reconnaît entre toutes la plaque d’immatriculation « Finul 1212 », suscite partout le même attroupement. L’abcès qui gonfle le cou d’un mouton est aussitôt percé au milieu du village, sous les yeux passionnés des gamins. En revanche, un agneau affligé d’une hernie de la taille d’un melon devra passer au bloc, à Ebl es-Saqi. À chaque étape, il prodigue soins, vaccins, conseils et médicaments, dont une bonne moitié de remèdes à base de plantes, « cadeau du gouvernement indien ». L’Inde, qui contribue à la Finul depuis 1995 et compte aujourd’hui 640 hommes - bientôt portés à 800 à l’occasion de la relève fin décembre – a toujours prévu un vétérinaire dans ses rangs. Celui-ci appartient au 4e bataillon du régiment sikh, commandé par le colonel Subash Panwar, fier de souligner qu’il abrite « le seul vétérinaire au sud du Litani ». « Les gens viennent de Saïda ou de la Békaa pour le consulter. C’est très important pour nos relations avec la population, elles se sont resserrées pendant la guerre. C’est un mois qui a compté pour dix », souligne-t-il L’interprète du vétérinaire, qui l’escorte partout, note que si d’aventure Bapu Parasanalli envisageait de s’établir au Liban, « il serait aussitôt élu maire, ou député, ou même plus ! »

Le bataillon indien de la Finul s’enorgueillit de compter le seul vétérinaire de la force internationale au Liban-Sud et même « le seul au sud du fleuve Litani », car en soignant les troupeaux il resserre les liens avec une population démunie, rapporte Anne Chaon de l’AFP.
Le lieutenant-colonel Bapu Parasanalli effectue quotidiennement sa tournée sur tout le territoire...