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EN DIRECT DE PARIS Prolongation, jusqu’au 3 novembre, d’une exposition au musée Maillol sur les ultimes photos de la star « Marilyn, la dernière séance»

La femme est une icône, sa beauté jamais remplacée, sa jeunesse éternelle. Le mythe est resté intact, trente-quatre ans après sa mort. L’homme est un photographe célèbre qui a magistralement immortalisé de nombreuses stars du cinéma. Le moment qui a réuni Marilyn Monroe et Bert Stern, en cette fatale année 1962, pour une séance photo à la fois pudique et sensuelle dont il n’a rien oublié, fut révélé au public grâce à des expositions, des reportages dans « Vogue » et un livre de Bert Stern intitulé « The Last Sitting », paru en 1982. Ce sont 59 tirages, de la collection de Michaela et Leon Constantiner, des images en couleurs et en noir et blanc, nées de cette dernière séance, qu’offre le musée Maillol à ses nombreux visiteurs. Marilyn s’en est allée peu de temps après ce moment magique. Ses photos demeurent, touchantes et belles, comme elle le fut. Comme elle l’est encore. C’est dans l’avion qui le ramène d’une séance photo avec Liz Taylor sur le tournage de Cléopâtre que le célèbre photographe Bert Stern ose rêver de saisir l’insaisissable Marilyn. Il obtient rapidement l’accord du magazine Vogue. La belle accepte, à condition que la séance ait lieu à Los Angeles. «Ce que je veux, pense alors le jeune photographe, c’est Marilyn à l’état pur.» Une chambre d’hôtel, au Bel-Air, représente à ses yeux le lieu idéal, car, dira-t-il dans son livre, c’est «l’hôtel le plus secret, le plus protégé, le plus ravissant de Los Angeles ». Le rendez-vous est fixé pour 14 heures. «Le champagne est au frais, un disque attend sur la platine…» Célèbre pour ses retards, Marilyn n’aura «que cinq heures de retard», se souvient encore Bert Stern. À l’état pur, la star s’abandonne au photographe et à son objectif sans maquillage, avec un trait de eye-liner et un rouge à lèvres léger, une cicatrice apparente, suite à une opération de la vésicule biliaire, qui ne sera pas retouchée au tirage, dénudée et enveloppée de foulards transparents. «Nous buvons du champagne. C’est difficile, très difficile parce qu’elle ne tient pas en place. Elle papillonne.» Et pourtant, de ces douze heures d’intimité entre «l’audacieux photographe de Brooklyn et la femme la plus séduisante au monde», au gré d’un alcool qui la grise, l’attriste, la fatigue ou l’égaie, Marilyn sera saisie sous tous ces angles et celle d’un objectif qui ose s’approcher, regarder, caresser et puis repartir. «J’hésite, pensera-t-il, entre la photographier et la prendre dans mes bras. Mais j’ai l’appareil photo entre les mains…» Au bout de ce moment empreint de sensualité, de confiance et de complicité, «des bouteilles de champagne partout, des chaussures dans un coin, une bouteille de Château-Lafite 1955 renversée, une flûte à moitié vide encore debout», Stern, épuisé, jette un dernier regard sur Marilyn. «C’est fini, elle dort», avant de se retirer, entre les mains et dans sa mémoire 2571 clichés. Vogue les trouvera trop dénudés. Une deuxième séance aura lieu, Marilyn sera plus maquillée et vêtue d’une robe noire. Stern sera le dernier à la photographier. Elle meurt la veille de la sortie du reportage. L’exposition Les 59 photos présentées au musée Maillol furent mises en vente chez Sotheby’s dans les années 1980 et rachetées par un collectionneur new-yorkais, Léon Constantiner. Le cadre intime et chaleureux qui accueille ces clichés semble idéal pour permettre d’apprécier le magnifique travail du duo. On y découvre une Marilyn différente, selon la pose, le regard, l’expression ou son humeur de l’instant. Au lit, couchée, mordant le foulard rouge, au drap levant les bras ou souriant. Marilyn en robe noire, aux roses violettes, aux perles roses, au diamant doré, endormie, en bleu, l’air surpris, câline, buvant du vin, au collier, au Martini, au regard curieux ou le rire démoniaque, chacune de ces photos est un véritable chef-d’œuvre. On y retiendra enfin le portrait biffé par la star elle-même, saisissant dès l’entrée. Le commissaire de l’exposition, Olivier Lorquin, y voyant «l’annonce de sa mort imminente, une sorte de crucifixion prémonitoire». Marilyn Monroe, une véritable icône… Cette exposition confirme, s’il le fallait encore, la sensibilité, la sensualité et la photogénie de la star. Elle confirme aussi le talent de Bert Stern, un des photographes les mieux payés au monde. Si vous avez la chance d’être dans la capitale française, ne ratez pas les derniers jours de cette «dernière séance»… Carla HENOUD
La femme est une icône, sa beauté jamais remplacée, sa jeunesse éternelle. Le mythe est resté intact, trente-quatre ans après sa mort. L’homme est un photographe célèbre qui a magistralement immortalisé de nombreuses stars du cinéma. Le moment qui a réuni Marilyn Monroe et Bert Stern, en cette fatale année 1962, pour une séance photo à la fois pudique et sensuelle dont...