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Grande-Bretagne - L’opération espérée d’ici à un an Feu vert pour la première greffe de visage au monde

Une équipe de chirurgiens britanniques a reçu hier l’autorisation de réaliser ce qui serait la première greffe complète de visage au monde, espérant qu’elle puisse intervenir d’ici à « un an ». L’équipe du professeur Peter Butler a reçu le feu vert du comité d’éthique du Royal Free Hospital de Hampstead, dans le nord de Londres, et doit maintenant sélectionner un patient apte psychologiquement à supporter une telle opération. Spécialiste en chirurgie reconstructrice, le Pr Butler, qui travaille sur ce projet depuis près de 15 ans, s’est dit « ravi » par cette annonce. Il avait obtenu le droit en décembre 2005 de présélectionner des patients, et les noms de 34 personnes ont été jusqu’à présent retenus. Le Pr Butler, 44 ans, entend cependant éviter de se lancer dans une course à une première mondiale. Le Royal Free Hospital est en effet en concurrence avec l’équipe du Pr Maria Siemionow à Cleveland, dans l’Ohio (États-Unis), qui a obtenu le feu vert des autorités médicales américaines dès octobre 2004 mais n’a pas encore choisi de patient. Une Française, Isabelle Dinoire, avait été en novembre 2005 la première au monde à subir une greffe partielle de visage. Défigurée par son chien, elle avait été opérée au niveau du triangle nez-lèvres-menton. En avril, Li Guoxing, un paysan chinois de 30 ans, défiguré par un ours, a aussi été partiellement greffé. Mais le projet du Pr Butler va plus loin, puisque ce serait un visage entier qui serait greffé. Les patients susceptibles d’explorer cette voie ont atteint « le bout de l’échelle des possibilités en matière de chirurgie reconstructrice et il n’y a rien d’autre qu’on puisse leur offrir », a-t-il expliqué. « Il y a le problème de l’intégration dans la société, être capable de marcher dans la rue en société sans que personne ne les dévisage », concède le professeur Butler, qui ne cache pas les obstacles techniques, psychologiques et éthiques d’une telle intervention. L’opération consisterait à enlever la peau, la graisse et les vaisseaux sanguins du donneur, en état de mort cérébrale, pour les greffer sur le visage du receveur. En 2003, l’ordre des chirurgiens s’était opposé à la demande du Pr Butler pour une greffe sur une Irlandaise de 14 ans, mettant en avant les potentiels troubles de la personnalité, particulièrement chez une jeune patiente. Les parents du donneur peuvent également nourrir de légitimes inquiétudes face à l’idée de voir le visage d’un être aimé disparu greffé sur un inconnu, selon le Pr Butler. Mais selon les recherches de l’équipe londonienne, le nouveau visage du malade serait en fait hybride entre celui du donneur et celui du greffé. D’après des simulations informatiques, les familles des donneurs ne reconnaîtraient donc pas leurs proches décédés chez les greffés.
Une équipe de chirurgiens britanniques a reçu hier l’autorisation de réaliser ce qui serait la première greffe complète de visage au monde, espérant qu’elle puisse intervenir d’ici à « un an ».
L’équipe du professeur Peter Butler a reçu le feu vert du comité d’éthique du Royal Free Hospital de Hampstead, dans le nord de Londres, et doit maintenant sélectionner...