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Le président absent de l’ouverture de la session d’hiver de la Knesset Scandale sexuel : Katzav risque jusqu’à 16 ans de prison

Le Parlement israélien a ouvert hier sa session d’hiver en l’absence du président Moshe Katzav, pris dans la tourmente d’un scandale sexuel qui pourrait lui coûter son poste et lui valoir jusqu’à 16 ans de prison. Pour la première fois de l’histoire de la Knesset, les trompettes qui, comme le veut le protocole, annoncent l’arrivée du président n’ont pas sonné dans l’hémicycle. C’est la présidente de la Chambre, Dalia Itzik, qui assure l’intérim du président, qui a ouvert la session. La police estimant, après une enquête de trois mois pendant laquelle Moshe Katzav a été interrogé à cinq reprises, que le président devait répondre pour le viol de son ex-secrétaire et d’une employée alors qu’il était ministre du Tourisme, le dirigeant israélien a préféré éviter la Knesset. Selon les recommandations de la police présentées dimanche au procureur de l’État, Menahem Mazouz, M. Katzav risque de 3 à 16 ans de prison ferme. M. Katzav doit aussi être poursuivi pour harcèlement sexuel contre cinq femmes, actes indécents, écoutes illicites, obstruction à la justice et prévarication. M. Mazouz devrait se prononcer d’ici à deux ou trois semaines sur l’ampleur des faits, a indiqué la radio publique israélienne. Initialement, M. Katzav avait fait savoir qu’il souhaitait être présent au Parlement, conformément au protocole, sans toutefois prononcer de discours. Devant la gravité des charges qui pèsent désormais sur lui, il a finalement renoncé à se rendre à la Knesset. Plusieurs députés avaient d’ailleurs averti qu’ils resteraient délibérément assis à son arrivée ou s’abstiendraient d’être présents en signe de protestation contre sa venue. Ni le Premier ministre Ehud Olmert ni le chef de l’opposition Benjamin Netanyahu, qui ont pris la parole devant la Knesset, n’ont fait référence au scandale qui frappe le premier personnage de l’État, même si ses fonctions sont essentiellement honorifiques. Des sources au ministère de la Justice, citées par la radio, ont indiqué que la justice n’accepterait pas une démission de M. Katzav en échange de la levée des poursuites. « Le président a été surpris et choqué par les recommandations de la police ; il rappelle et souligne être victime d’un complot, et que tôt ou tard les allégations contre lui s’avéreront mensongères », a indiqué, pour sa part, le bureau de M. Katzav dans un communiqué, alors que l’affaire fait la une des quotidiens israéliens. Interrogé à la radio, l’avocat du président, Zion Amir, a convenu que « si M. Mazouz devait se prononcer pour une inculpation, (il pensait) que le président n’aurait pas d’autre choix que de démissionner ». Selon la loi, les poursuites encourues par M. Katzav ne devraient être engagées qu’après sa démission ou son limogeage afin de ne pas entacher la fonction présidentielle. Le président de l’État israélien est élu par le Parlement. Le mandat de sept ans de M. Katzav s’achève en juillet 2007. La procédure de limogeage prévoit la réunion d’une commission spéciale de 20 députés pour un débat en présence du président ou de son représentant. Si 75 % des membres de cette commission se prononcent pour un limogeage, il doit ensuite être approuvé en séance plénière par 90 des 120 députés. Le prédécesseur de M. Katzav, Ezer Weizman, avait été éclaboussé par un scandale financier et acculé à la démission en juillet 2000.

Le Parlement israélien a ouvert hier sa session d’hiver en l’absence du président Moshe Katzav, pris dans la tourmente d’un scandale sexuel qui pourrait lui coûter son poste et lui valoir jusqu’à 16 ans de prison.

Pour la première fois de l’histoire de la Knesset, les trompettes qui, comme le veut le protocole, annoncent l’arrivée du président n’ont pas sonné...