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L’agence confrontée aux défis posés par la vérification des accords de garanties de non-prolifération Sans une nouvelle approche internationale, 20 à 30 nouveaux États pourraient développer la bombe, avertit l’AIEA

L’Agence internationale de l’énergie atomique s’est dit hier confrontée au grave casse-tête de devoir vérifier, et empêcher que vingt à trente États supplémentaires ne développent l’arme nucléaire, en plus des neuf pays qui l’ont déjà, si l’on compte la Corée du Nord. «Il nous faut développer une nouvelle approche internationale, sinon nous aurons affaire non pas à neuf États seulement ayant l’arme nucléaire, mais à vingt, à trente autres ayant la capacité de développer des armes nucléaires très rapidement », a déclaré Mohammad el-Baradei, directeur de l’AIEA. Il s’exprimait à l’ouverture d’un symposium de 500 experts sur les « défis posés aux vérifications » des accords de garanties de non-prolifération et sur l’amélioration des contrôles pour s’assurer que les programmes nucléaires des États sont pacifiques et non détournés à des fins militaires. Le chef de l’AIEA s’est félicité du recours croissant à l’énergie nucléaire pacifique, nécessaire, selon lui, pour combattre le changement climatique. Mais avec cette expansion, a-t-il relevé, « la connaissance du nucléaire est sortie de sa boîte, à des fins pacifiques, mais hélas aussi à des fins non pacifiques », et l’on peut vite passer de l’un à l’autre. Il a parlé d’« États nucléaires militaires virtuels », ayant les connaissances et les moyens d’enrichir l’uranium ou de retraiter du plutonium, en mentionnant aussi les trafics clandestins et le terrorisme potentiellement nucléaire. Mohammad el-Baradei a mis en avant les limitations de l’agence de sûreté nucléaire des Nations unies : « Nous n’avons pas nos propres laboratoires » et « nous n’avons pas les ressources financières pour être indépendants », avec un budget de 100 à 120 millions de dollars, qui, a-t-il dit, représente « une goutte d’eau dans la mer » si l’on pense aux milliards de dollars dépensés en Irak pour rechercher des armes de destruction massive. La tâche de superviser le démantèlement d’armes atomiques existantes est complexe, a-t-il souligné. Elle a été accomplie en Afrique du Sud, il y a une vingtaine d’années, et plus récemment en Libye – « aujourd’hui considéré comme un pays modèle » –, et pourrait l’être un jour en Corée du Nord. Le chef des inspecteurs de l’AIEA Olli Heinonen a de son côté déclaré hier ignorer toujours « combien de matériel nucléaire a été utilisé » par la Corée du Nord, « si c’était bien une explosion nucléaire ». Il a précisé disposer cependant d’informations sur le lieu de l’explosion. L’AIEA saura exactement ce qui s’est passé quand elle pourra renvoyer en Corée du Nord ses inspecteurs expulsés à la fin de 2002, a-t-il dit.

L’Agence internationale de l’énergie atomique s’est dit hier confrontée au grave casse-tête de devoir vérifier, et empêcher que vingt à trente États supplémentaires ne développent l’arme nucléaire, en plus des neuf pays qui l’ont déjà, si l’on compte la Corée du Nord.

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