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Pyongyang mène avec brio la guerre des mots L’insulte, partie intégrante de la diplomatie nord coréenne

«Boucher pire que Hitler », « imbécile politique », « gangsters », la Corée du Nord manie avec un art consommé l’insulte, partie intégrante de sa diplomatie de l’escalade, particulièrement en temps de crise. Avec ce lexique qui lui est propre, Pyongyang a ainsi qualifié de « méthodes de gangsters » la résolution de l’ONU sanctionnant l’essai nucléaire « couronné de succès » qu’elle a revendiqué le 9 octobre. Accusant régulièrement les États-Unis de tramer une invasion de son territoire, le régime communiste nord-coréen menace à intervalles réguliers « d’écraser l’ennemi » (américain) ou de le « noyer dans un océan de feu ». Cette guerre des mots, en partie menée pour la galerie, a valu en juillet à la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice le sobriquet « d’imbécile politique ». Mme Rice avait auparavant traité Pyongyang « d’irresponsable » après ses tirs d’essai de sept missiles effectués début juillet. Sourd aux semonces de la communauté internationale, le régime avait alors brandi la menace d’une « guerre totale » contre les « envahisseurs impérialistes américains ». La Corée du Nord entretient une relation très conflictuelle avec les États-Unis, en particulier depuis la présidence de George W. Bush qui n’a pas hésité à taxer par le passé Kim Jong-il de « tyran » et de « pygmée », au regard de sa petite taille et de son modeste poids politique sur la scène internationale. La décision de Washington de faire figurer en 2002 Pyongyang dans « l’Axe du mal » a ravivé la verve du régime communiste. En novembre 2003, l’agence officielle KCNA avait qualifié le secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld de « boucher pire que Hitler » et de « tyran fasciste ». Et Kim Jong-il, le « cher leader » élevé par la propagande au rang de « soleil du XXIe siècle », ne manque pas une occasion de monter au créneau. En décembre 2002, Pyongyang s’en était pris à un film de James Bond, Meurs un autre jour, y voyant une insulte à la nation nord-coréenne, dépeinte comme le pays des « méchants ». « Les États-Unis doivent arrêter immédiatement le maudit et sale film burlesque visant à diffamer la République populaire démocratique de Corée et à insulter la nation », avait intimé la Corée du Nord. Mais les États-Unis n’ont pas l’apanage des foudres verbales du Nord et le Japon, proche allié de Washington, est également une cible de choix. En septembre, l’agence officielle KCNA avait qualifié l’archipel de « femme de chambre des États-Unis », après l’adoption par Tokyo de nouvelles mesures de rétorsion économiques suite aux tirs de missiles du 5 juillet. « Le Japon lèche les bottes du maître américain », avait ajouté KCNA. Les sorties enflammées de Pyongyang alternent parfois avec des déclarations étonnamment flatteuses. En juin 2005, Kim Jong-il avait qualifié le président des États-Unis de « partenaire de dialogue » et assurait « ne pas avoir de mauvaise opinion de Son Excellence le président Bush ». « J’ai une bonne image des États-Unis... C’est important de respecter un partenaire de dialogue », assurait-il.

«Boucher pire que Hitler », « imbécile politique », « gangsters », la Corée du Nord manie avec un art consommé l’insulte, partie intégrante de sa diplomatie de l’escalade, particulièrement en temps de crise.
Avec ce lexique qui lui est propre, Pyongyang a ainsi qualifié de « méthodes de gangsters » la résolution de l’ONU sanctionnant l’essai nucléaire «...