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RAPPORT Investissements étrangers : les pays émergents avancent leurs pions, estime la Cnuced

Les investissements internationaux ont bondi de 29 % l’an dernier à 916 milliards de dollars alors que les grands groupes originaires de pays en développement avançaient leurs pions face à leurs concurrents occidentaux, a annoncé hier la Cnuced. Après les replis de 2002 et 2003, les investissements d’un pays à l’autre se sont inscrits en forte hausse pour la deuxième année consécutive, a indiqué la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement dans son rapport annuel sur l’investissement dans le monde. Les pays en développement et en transition (ex-Bloc soviétique) ont investi 117 milliards de dollars en dehors de leurs frontières en 2005. Leur part du total atteint désormais 17 % contre 10 % en 1982. « L’émergence de ces multinationales correspond à une profonde mutation de l’économie mondiale », a observé Anne Miroux, qui a dirigé la rédaction du rapport. « C’est une manifestation supplémentaire du transfert de pouvoir économique vers les zones en développement et en particulier l’Asie », a-t-elle déclaré devant la presse à Genève. Les sociétés de Hong Kong (10e au classement mondial), de Chine (17e) mais aussi de Russie, de Singapour, de Taiwan et du Brésil sont devenues des sources majeures d’investissement mondial, selon le rapport. Les rachats de sociétés occidentales par des concurrents de pays en développement ont fait couler beaucoup d’encre ces derniers temps, comme celui du métallurgiste européen Arcelor par l’indien Mittal Steel. « Nous n’étions pas habitués à voir des grandes entreprises du Sud acheter des fleurons des économies des pays industriels, a noté Mme Miroux. L’un des messages du rapport, c’est que les multinationales du Sud sont là pour de bon, c’est une réalité durable avec laquelle aussi bien les entreprises du Nord que les responsables politiques devront compter. » Les investissements des pays émergents comme la Chine se font aussi très largement à destination d’autres pays du Sud (25 % du total), afin de sécuriser les sources d’approvisionnement en pétrole et autres matières premières. La hausse de l’investissement mondial profite très largement de celle des fusions et acquisitions, qui se sont envolées de 88 % l’an dernier à 716 milliards de dollars, retrouvant presque les niveaux record de 1999. La flambée des places boursières a encouragé les grands groupes à procéder à des mégafusions de plus d’un milliard de dollars. L’an dernier, 141 opérations de ce type ont été enregistrées par la Cnuced, soit plus de deux fois le total de 2004. « La tendance est à la croissance et les estimations pour 2006 le confirment », a indiqué Mme Miroux. Les pays en développement ont représenté l’an dernier 13 % des fusions-acquisitions, contre 4 % en 1987. Du point de vue des pays de destination des investissements, le monde en développement a reçu l’an dernier 36 % de la manne et les pays en transition 4 %, tandis que les pays développés conservaient la part du lion avec 59 % du total. En termes de flux, l’investissement vers les pays en développement, soutenu par la hausse des cours des matières premières, a progressé de 22 % contre 37 % pour les pays développés. Le Moyen-Orient et l’Afrique ont enregistré des hausses record de 85 % et 78 % respectivement, mais c’est l’Asie du Sud et de l’Est qui a continué à accueillir la plus grande partie des flux destinés aux pays en développement (165 milliards de dollars, en hausse de 19 %).

Les investissements internationaux ont bondi de 29 % l’an dernier à 916 milliards de dollars alors que les grands groupes originaires de pays en développement avançaient leurs pions face à leurs concurrents occidentaux, a annoncé hier la Cnuced.
Après les replis de 2002 et 2003, les investissements d’un pays à l’autre se sont inscrits en forte hausse pour la deuxième...