Rechercher
Rechercher

Actualités

Irak - 300 000 déplacés en raison des violences Des femmes kurdes racontent les viols dans les camps de la mort de Saddam

Le ministère irakien des Migrations et Déplacés a annoncé hier une augmentation considérable du nombre des familles irakiennes forcées de fuir à cause des violences confessionnelles. Par ailleurs, le président irakien déchu Saddam Hussein a eu une nouvelle altercation hier avec le juge et a été expulsé du tribunal où il est accusé de génocide contre les Kurdes, après de nouveaux témoignages sur les horreurs dans les camps de détention de l’ancien régime. Pendant l’audience devant le Haut Tribunal pénal irakien qui siège dans la zone fortifiée de Bagdad, une dispute a éclaté avec le juge Mohammad al-Oreibi al-Khalifa lorsque Saddam Hussein a voulu lire un verset du Coran, et que le juge a fermé son microphone. Comme c’est devenu la règle, avec l’expulsion de l’ex-président, un autre accusé, Hussein Rachid al-Tikriti, un ancien commandant adjoint des forces armées, s’est mêlé à la querelle. Il a demandé à sortir en accusant le tribunal d’être composé de « souteneurs et de traîtres » puis il a envoyé un coup de poing à un huissier qui voulait le faire asseoir. Il a été expulsé à son tour. Un troisième accusé, Ali Hassan al-Majid, ancien ministre de la Défense, a alors lancé : « Je veux que le verdict soit rendu tout de suite. Je veux être exécuté et en finir avec ce procès. » Fin septembre, le juge avait déjà expulsé trois fois Saddam Hussein en une semaine, pour refus d’obéissance. Avant le tumulte, le tribunal a entendu une Kurde raconter les horreurs dont elle avait été témoin dans les camps de détention de l’ancien régime. « Une femme, qui était avec nous, a donné naissance dans des toilettes. Nous avons dû couper le cordon ombilical à l’aide d’une bouteille cassée », a-t-elle dit devant la cour, dissimulée derrière un rideau pour protéger son identité. D’autres femmes ont décrit les viols brutaux et autres violences sauvages dont elles ont été témoins. Un gardien, appelé Jaafar al-Hillaoui, avait l’habitude de caresser la poitrine des prisonnières. Un jour, une belle jeune femme de Kuysanjak est arrivée, et le gardien lui a dit : « Tu m’appartiens. » Elle lui a craché à la figure. « Il a arraché ses habits et l’a violée devant ses parents. Puis il lui a tiré une balle », a raconté un autre témoin devant le tribunal. L’ex-président et Hassan al-Majid, surnommé Ali le Chimique pour son rôle dans les bombardements chimiques des zones civiles, sont accusés de génocide. En outre, tous les deux et les cinq autres coaccusés sont poursuivis pour crime de guerre et crime contre l’humanité contre les Kurdes pour avoir ordonné et exécuté les campagnes militaires d’Anfal, en 1987-1988, qui ont fait plus de 180 000 morts au Kurdistan, selon l’accusation. Tous risquent la peine de mort. Entre-temps, la violence a continué de tuer en Irak, avec la découverte par la police de soixante corps à Bagdad ces dernières 24 heures et la mort de 10 personnes dans un attentat à la bombe devant une boulangerie dans la capitale irakienne. Les corps, dont la plupart portaient la trace d’une exécution par balle à bout portant, ont été découverts dans plusieurs quartiers de Bagdad sur fond de violences confessionnelles entre chiites et sunnites. Dans ce contexte, le nombre des familles irakiennes déplacées dans leur propre pays par la violence confessionnelle continue à augmenter et 300 000 personnes sont actuellement touchées en Irak, a-t-on appris hier, à Bagdad, auprès du ministère irakien des Migrations et des Déplacés. Le nombre des familles forcées de fuir à mesure que leur quartier tombe sous la coupe des poseurs de bombes, des milices et des escadrons de la mort atteint 51 000, selon le ministère qui compte en moyenne six personnes par famille. En septembre, le ministère avait indiqué que le nombre de familles déplacées s’élevait à 40 000.
Le ministère irakien des Migrations et Déplacés a annoncé hier une augmentation considérable du nombre des familles irakiennes forcées de fuir à cause des violences confessionnelles. Par ailleurs, le président irakien déchu Saddam Hussein a eu une nouvelle altercation hier avec le juge et a été expulsé du tribunal où il est accusé de génocide contre les Kurdes, après de...