Blair cherche à calmer le jeu Pour Salman Rushdie, le voile, « c’est nul »

L’écrivain britannique d’origine indienne Salman Rushdie est entré de plain-pied hier dans le débat engagé sur le voile islamique au Royaume-Uni, en affirmant que le voile, « c’est nul ». Salman Rushdie, qui avait fait l’objet d’une fatwa prononcée en 1989 par l’imam Khomeiny, guide de la révolution islamique iranienne, le condamnant à mort après la publication de son livre Les Versets sataniques, a expliqué que, pour lui, le voile ne sert qu’à dénier tout pouvoir aux femmes. Le débat sur le voile a été lancé en Grande-Bretagne par les déclarations, la semaine passée, du ministre des Relations avec le Parlement Jack Straw, qui s’était dit personnellement favorable à ce que les musulmanes ne portent pas du tout le voile. M. Straw a estimé qu’il représentait une entrave au dialogue entre les communautés. « Parlant comme quelqu’un qui a trois sœurs, et de nombreuses femmes musulmanes dans ma famille, je n’en connais aucune, parmi elles ou leurs amies, qui aurait accepté de porter le voile », a-t-il affirmé. « La lutte contre le voile a été une longue et continuelle bataille contre la soumission des femmes, alors, dans ce sens, je suis complètement de son côté », a-t-il dit, se référant à M. Straw. Les propos de ce dernier, qu’il a justifiés par son inquiétude face au développement de « communautés parallèles », ont divisé le gouvernement. Le Premier ministre Tony Blair a temporisé hier, affirmant que le voile relevait d’un « choix personnel », mais que rien n’empêchait d’en discuter « sans devenir hystérique ». M. Blair a toutefois défendu son ministre des Relations avec le Parlement. « Ce que Jack Straw a dit est parfaitement sensé, qui est que si nous voulons abattre les barrières entre les gens et entre les différentes cultures et religions, il est important que les questions soient posées et qu’on en débatte », a déclaré M. Blair sur la BBC.