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Erdogan dénonce le passé colonial de Paris La polémique enfle sur la proposition française de loi sur le génocide arménien

Les députés examineront demain la proposition de loi socialiste rendant passible de prison la négation du génocide arménien de 1915, un texte dont la possible adoption a déclenché une vive polémique avec la Turquie. Les groupes politiques à l’Assemblée nationale, tous divisés et embarrassés, ont décidé de laisser leurs élus se déterminer librement. En l’absence de consignes, le texte « pourrait être adopté », selon plusieurs députés connaisseurs du dossier interrogés par l’AFP. La communauté d’origine arménienne, estimée à 500 000 personnes, représente un électorat non négligeable à quelques mois des élections de 2007. La France a déjà adopté en 2001 une loi qualifiant de génocide les massacres d’Arméniens, que la proposition vise à compléter en faisant de sa négation un délit punissable d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende. Le gouvernement a toutefois pris hier une nouvelle fois ses distances avec le texte, le Quai d’Orsay soulignant qu’il n’était « pas nécessaire » et « n’engageait pas le gouvernement ». De son côté, le Premier ministre turc Erdogan a invité hier la France à se pencher sur son propre passé colonial en Afrique plutôt que d’exiger de la Turquie la reconnaissance d’un génocide d’Arméniens au début du XXe siècle. Ankara conteste la qualification de génocide et souligne qu’un grand nombre de chrétiens arméniens et de Turcs musulmans sont morts dans ces affrontements pendant la Première Guerre mondiale. Les Arméniens de Turquie contre le projet de loi Par ailleurs, pour la plupart des représentants de la communauté arménienne de Turquie (près de 80 000 personnes), le texte français est liberticide et ne peut qu’entraver les débats déjà difficiles sur le sujet. « C’est une imbécilité », a asséné lundi, dans le quotidien libéral Radikal, Hrant Dink, directeur de la publication de l’hebdomadaire en arménien et en turc Agos. « Elle révèle à quel point ceux qui nuisent à la liberté d’expression en Turquie et ceux qui cherchent à lui nuire en France ont la même mentalité. » Le journaliste, condamné l’an dernier à six mois de prison avec sursis pour des propos sur la question arménienne et actuellement poursuivi pour avoir qualifié de génocide les massacres commis en Anatolie en 1915-1917, s’est dit prêt à aller provoquer les foudres de la justice française.
Les députés examineront demain la proposition de loi socialiste rendant passible de prison la négation du génocide arménien de 1915, un texte dont la possible adoption a déclenché une vive polémique avec la Turquie.
Les groupes politiques à l’Assemblée nationale, tous divisés et embarrassés, ont décidé de laisser leurs élus se déterminer librement. En l’absence de...