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Actualités - OPINIONS

Les lecteurs ont voix au chapitre

Octobre dans notre histoire Le mois d’octobre est par excellence le mois des révolutions, amendements de la Constitution, adoption du même stratagème quand une majorité est imposée. C’est surtout la période des tournants historiques, des innovations, sans oublier les virus et pollutions. Ainsi, le premier fruit de l’amendement de la Constitution de 1927 fut l’élection du président de l’Assemblée nationale, cheikh Mohammad el-Jisr, au deuxième tour contre Ayoub Tabet. En 1931, plusieurs cas de typhoïde seront enregistrés au Liban. En 1936, les chiites du Liban-Sud refusent tout rattachement à la Syrie. 1937 : le nombre de parlementaires passe à 63, dont 38 seront de la majorité gouvernementale. 1938 : création du théâtre libanais. 1943 : certains articles de la Constitution, dont l’un a trait à l’adoption de la langue arabe comme langue officielle, seront votés. Le 2 octobre 1945, le tribunal militaire sera créé. En 1946, Habib Abi Chahla sera le premier président élu après le départ des Français. 1950 : le Liban supportera le lourd fardeau de plus de cent mille Palestiniens réfugiés sur son sol. Un problème qui aura de graves séquelles sur son économie, avec le krach de la banque Intra en 1966 puis avec la guerre civile, qui débouchera, après 1989, sur l’accord de Taëf. En 2002, le président français Jacques Chirac, dans des propos recueillis par L’Orient -Le Jour, déclarera que les réformes et le budget Hariri sont indispensables pour le succès de Paris II. Mais Harira mourra dans un attentat et Paris, ne désespérant pas, réussira, grâce à la résolution 1636 adoptée par l’ONU en 2005, à obtenir le départ des forces d’occupation. Antoine SABBAGHA Des chrétiens unis ou pas unis ? Les appels multiples à l’unification politique des chrétiens du Liban sont intrigants. Lors des dernières législatives, reconnues par le monde libre, les trois quarts des voix chrétiennes ont choisi les listes électorales appuyées par le général Michel Aoun. Les chiffres ne mentent pas. La norme et le lexique démocratiques, en usage internationalement, permettent à ces résultats remarquables de s’exprimer ainsi : de la manière la plus démocratique possible. Les chrétiens du Liban ont dit leur mot. Ils se sont massivement rassemblés autour du général Michel Aoun. Alors, comment unifier des chrétiens qui sont déjà unis ? This is the question ! Les fans de ce légitime souhait se divisent en deux catégories : ceux qui ne veulent pas voir ou accepter que les chrétiens se sont exprimés et se sont rassemblés, d’une part, et ceux qui, mus par une bonne volonté authentique, se laissent piéger par cette question, aujourd’hui, trompeuse. Chrétiens de cette dernière catégorie, réveillez-vous. Chrétiens de la première catégorie, réveillez-vous aussi : vous vous contentez allègrement d’une faible « majorité » là où l’unanimité entre une dizaine d’individus est recommandée et facile à réaliser, alors que vous exigez rien moins que l’unanimité (au-delà de 75 %) de plus d’un million et demi de chrétiens là où c’est la majorité absolue qui est réalisable et justement réalisée. Une solution possible : exigez un recompte des voix, une erreur est toujours possible. Peut-être que lors des dernières élections, le général Michel Aoun avait en réalité rassemblé encore plus les chrétiens. Jean A. EL-KOMEIHI Un État fort Durant les premières années d’indépendance, on disait que la force du Liban résidait dans sa faiblesse. Malheureusement, les guerres qui se sont succédé ont prouvé que c’est une hérésie et qu’on ne peut protéger le Liban autrement que par la force. On parle depuis plus d’un an d’établir un État fort. Cela implique au minimum : un président fort ; un gouvernement fort, représentatif de toutes les tendances ; un Parlement représentatif de toutes les communautés ; une armée forte. Aucun de ces critères n’existe pour le moment et aucune mesure n’est prise pour les réunir. Notre président, imposé de l’extérieur, a une légitimité contestée. Il est complètement isolé. Un nouveau président ne sera jamais fort avec des prérogatives limitées, ses prérogatives ayant été réduites par l’accord de Taëf. Le gouvernement, quoique présidé par un Premier ministre qui a fait preuve de force récemment, ne représente pas tous les courants. Il faudrait lui adjoindre de nouveaux éléments pour le rendre plus représentatif. Le Parlement, fruit de la loi 2000, ne représente pas équitablement toutes les communautés. Le nouveau projet de loi est toujours en veilleuse, on ne sait trop pourquoi. L’armée libanaise, enfin déployée au Sud et sur les frontières syriennes, est sous-équipée. On espère qu’elle sera bientôt suffisamment bien équipée pour être assez forte, faire face aux attaques de l’ennemi et surtout empêcher ses avions de se promener dans notre ciel. Seul ce dernier critère est en voie de concrétisation, mais il ne suffit pas pour faire un État fort. À moins d’un miraculeux événement, il faut attendre septembre 2007 pour que tous les autres soient réunis. Michel BARDAWIL
Octobre
dans notre histoire

Le mois d’octobre est par excellence le mois des révolutions, amendements de la Constitution, adoption du même stratagème quand une majorité est imposée. C’est surtout la période des tournants historiques, des innovations, sans oublier les virus et pollutions.
Ainsi, le premier fruit de l’amendement de la Constitution de 1927 fut...