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Religion - Ces « persans purs » bénéficient des mêmes droits que les chrétiens et les juifs Les zoroastriens iraniens, une communauté saignée par l’exode

Farzad Dehnavizadeh regarde avec tristesse les photos d’amis zoroastriens d’Iran émigrés en Californie, et aimerait bien que ses jeunes coreligionnaires restent au pays plutôt que de s’exiler en Occident. Le culte monothéiste, qui rassemble quelque 40 000 pratiquants en Iran, a traversé 3 200 ans, ponctués de répressions ou conversions forcées. Sa survie est devenue problématique dans la République islamique, majoritairement chiite musulmane, à cause de l’exode de sa jeunesse. Aucune statistique fiable n’existe, mais des centaines d’entre eux quittent le pays chaque année, selon des sources dans cette communauté, pour les États-Unis ou le Canada. Certains ont même bénéficié de l’aide du programme américain aux minorités religieuses, la Société hébraïque d’aide aux immigrants, qui s’occupait initialement de l’émigration des juifs. « Je n’aime pas le terme de “minorité religieuse” pour nous. L’Iran pourrait être la patrie de tous les zoroastriens du monde », affirme M. Dehnavizadeh, un ingénieur de 40 ans, très actif dans cette communauté,en se référant aux quelque 200 000 fidèles du prophète Zarathoustra. Vénérant Ahura Mazda, et le feu qui symbolise la pureté du bien, leur religion a été celle de la Perse jusqu’à l’islamisation survenue au VIIe siècle. Devenus « infidèles », beaucoup se sont établis en Inde. Ces « persans purs », car leur communauté désapprouve les mariages hors de son sein, bénéficient des mêmes droits que les chrétiens et les juifs dans la Constitution iranienne. Ils ont un représentant au Parlement et le libre exercice du culte. En revanche, le rang d’officier de l’armée leur est interdit, ainsi que la candidature à la présidence, et ils disent subir des discriminations pour ce qui concerne la promotion dans l’administration. Mais tout ceci « n’est pas aussi grave que la diminution de la communauté », selon Suzanne Afshari, 44 ans, qui participait lundi à la fête de Mehregan, une célébration, antérieure au zoroastrisme, de l’équinoxe d’automne et de l’ange de l’amour Mithra. Le hall accueillant la fête compte plus d’un millier de fidèles à la peau bistre et aux cheveux noir d’encre. Les musulmans sont conviés, mais sur invitation d’un membre de la communauté seulement. Shabnam, 28 ans, est de ceux-là, et ne donne que son prénom. « Je suis une musulmane pratiquante, mais je m’intéresse aussi à notre ancienne culture », avoue-t-elle en estimant que « la fête de Mehregan devrait être une fête nationale, comme Norouz (le nouvel an iranien), qui n’a rien à voir avec la religion ».
Farzad Dehnavizadeh regarde avec tristesse les photos d’amis zoroastriens d’Iran émigrés en Californie, et aimerait bien que ses jeunes coreligionnaires restent au pays plutôt que de s’exiler en Occident. Le culte monothéiste, qui rassemble quelque 40 000 pratiquants en Iran, a traversé 3 200 ans, ponctués de répressions ou conversions forcées. Sa survie est devenue...