Dans la presse Crise interpalestinienne : les rappels de Amira Hass

« L’expérience est un succès : les Palestiniens s’entretuent. Ils se comportent comme prévu au terme d’une longue expérience intitulée : ce qui arrive quand on emprisonne 1,3 million d’êtres humains dans un espace clos comme une batterie d’élevage de poulets. » Dans un article publié mercredi dans les colonnes du Haaretz, la journaliste Amira Hass revient sur la crise interpalestinienne qui sévit depuis plusieurs jours dans les Territoires, établit la responsabilité israélienne dans cet état de fait et met en garde contre les conséquences de cette crise pour l’État hébreu. Usant de ce ton sarcastique qui a fait sa réputation, Amira Hass dresse la liste des étapes de l’« expérience » israélienne dans les Territoires. « Emprisonner (depuis 1991), retirer aux prisonniers leurs moyens de subsistance, fermer quasi hermétiquement la zone, (...) empêcher l’entrée régulière de médicaments et de matériel hospitalier, (...) empêcher, pendant des années, l’entrée des proches, des professionnels, des amis et autres, (...) voler des millions de dollars (taxes collectées par Israël et dues au Trésor palestinien) pour empêcher le paiement des salaires, déjà bas, des employés du gouvernement pendant des mois, (...) tirer sur des quartiers résidentiels (...) » Cette liste d’actions, bien plus longue que les extraits reproduits ici, permet à l’auteur de justifier le fait que la crise palestinienne n’est pas seulement une question interne. Amira Hass égratigne également au passage le Fateh qui instrumentalise la crise des salaires non payés, en en attribuant la responsabilité au seul gouvernement palestinien, alors que, selon la journaliste, cette situation est avant tout due à la politique israélienne. Et Israël ne devrait pas négliger cette crise, car celle-ci aura, selon Amira Hass, un impact direct sur les Arabes israéliens qui constituent 20 % de la population de l’État hébreu.