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Nucléaire - Les Six ne s’accordent pas sur un régime de sanctions Washington concède à l’UE un nouveau délai pour convaincre Téhéran

Les États-Unis ont cédé du terrain mardi à New York sur le dossier nucléaire iranien, en acceptant de donner du temps aux Européens pour discuter avec Téhéran et de reporter une fois encore les sanctions en faveur desquelles ils font campagne depuis des mois. Mardi, le dîner des ministres des Affaires étrangères des 6 grandes puissances engagées dans les discussions sur le programme nucléaire iranien (États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne) aurait dû être placé sous le signe des sanctions contre l’Iran. Mais les États-Unis, qui font pression depuis des mois en faveur de sanctions progressives pour faire plier le régime iranien, se heurtent aux réticences de la Russie et de la Chine, et maintenant de la France. Signe de sa volonté de donner une nouvelle marge de manœuvre aux Européens, le président américain George W. Bush n’a pas prononcé le mot de sanctions dans son allocution à l’ONU, réaffirmant plutôt son souhait de trouver « une solution diplomatique à la crise ». Pour la première fois depuis leur réunion de mai, qui avait été marquée par un affrontement sur la question des sanctions entre le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et la secrétaire d’État US Condoleezza Rice, les Six se sont séparés sans publier de communiqué commun. Selon le n° 3 du département d’État US, Nicholas Burns, tous les participants, y compris les États-Unis, ont exprimé leur « fort soutien » aux négociations en cours entre le diplomate en chef de l’Union européenne, Javier Solana, et le principal négociateur iranien sur le dossier nucléaire, Ali Larijani. Washington appuyait jusque-là du bout des lèvres les efforts de M. Solana, estimant que les Européens étaient manipulés par Téhéran qui cherchait à « gagner du temps ». M. Burns a justifié le changement d’attitude de Washington par le sérieux des négociations de M. Larijani. Mais un haut responsable du département d’État US a prévenu, sous le couvert de l’anonymat, que les discussions des Européens avec Téhéran ne pourraient pas s’éterniser. Une nouvelle date limite a été décidée, a-t-il ajouté, refusant de préciser laquelle. La volonté de conciliation des Six a reçu un accueil favorable à Téhéran, qui a annoncé que M. Larijani rencontrerait M. Solana la semaine prochaine dans une capitale européenne. De Damas, où il se trouvait hier, M. Larijani a affirmé la volonté de son pays de « poursuivre des négociations constructives » avec l’UE. Toutefois, le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, a déclaré hier que l’Iran doit donner une réponse rapide à la proposition française de suspension de l’enrichissement de l’uranium en échange d’un gel des menaces de sanctions. Tout cela n’a pas empêché le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, d’appeler hier les forces armées à se tenir prêtes à affronter toute « menace ennemie ». Il a adressé un avertissement voilé aux États-Unis à ce sujet. La veille à l’ONU, le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, avait de nouveau défendu le droit de son pays à l’énergie nucléaire et répondu aux attaques du président George W. Bush par un violent réquisitoire contre les États-Unis, accusés de manipuler l’ONU à leur profit. « Toutes nos activités nucléaires sont transparentes, pacifiques et sous l’œil attentif des inspecteurs de l’AIEA », avait-il affirmé à la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies. M. Ahmadinejad s’est demandé « pourquoi certains gouvernements s’opposent à ce droit » et a dénoncé « ceux qui ont produit des bombes atomiques et ont pour triste bilan de les avoir utilisées contre l’humanité ». Il a réclamé une réforme du Conseil de sécurité en demandant que des organisations comme le Mouvement des non-alignés ou l’Organisation de la conférence islamique, où Téhéran compte des alliés, disposent d’un droit de veto.
Les États-Unis ont cédé du terrain mardi à New York sur le dossier nucléaire iranien, en acceptant de donner du temps aux Européens pour discuter avec Téhéran et de reporter une fois encore les sanctions en faveur desquelles ils font campagne depuis des mois.
Mardi, le dîner des ministres des Affaires étrangères des 6 grandes puissances engagées dans les discussions sur le...