Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Shearer salue les efforts de l’État libanais capable de gérer la situation postconflit L’ONU accuse Israël de recours abusif aux bombes à fragmentation

Avant de quitter Beyrouth, à la fin du mois, David Shearer, responsable de l’Office de coordination de l’ONU par les affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), a donné hier une conférence de presse pour faire le bilan de son action. M. Shearer a mis l’accent sur la volonté et la capacité du gouvernement libanais à gérer la situation de postconflit au Liban-Sud. Il a accusé Israël de recours abusif aux bombes à fragmentation. M. Shearer a indiqué qu’Israël a largué au moins 350 000 bombes à fragmentation sur le Sud du Liban durant sa guerre contre le Hezbollah, principalement alors que le conflit tirait à sa fin, soulignant les risques qui en résultaient pour les civils. « Le scandale est que presque toutes ces munitions ont été tirées dans les trois ou quatre derniers jours de la guerre », a indiqué le responsable de l’OCHA. « Scandaleux parce que à ce stade, le conflit était en grande partie réglé par la résolution 1701 », a-t-il dit. En réponse à une question, M. Shearer a indiqué que l’État hébreu n’avait pas expliqué pourquoi il en avait fait un usage aussi massif dans le Sud au moment où la guerre approchait de son terme – pas plus qu’il n’avait répondu à une demande de l’ONU visant à obtenir les coordonnées cartographiques des largages de bombes à fragmentation pour accélérer les opérations de déminage. Les Nations unies ont repéré jusqu’ici 516 points d’impact de bombes à fragmentation et estiment que 30 à 40 % des « sous-munitions » qu’elles ont disséminées dans le Sud n’ont pas explosé au moment des attaques. On n’a désamorcé jusqu’ici que 17 000 sous-munitions environ et, selon l’ONU, il faudra jusqu’à trente mois pour détruire la plupart de celles qui n’ont pas explosé, a indiqué le responsable de l’OCHA, soulignant que les bombes à fragmentation tuent ou blessent trois personnes par jour en moyenne depuis la fin de la guerre – ce qui donne un bilan total de 15 morts, dont un enfant, et 83 blessés dont 23 enfants. Les opérations de déminage seront bientôt étendues aux terres agricoles qui produisent 70 % des revenus dans le Sud. « Les bombes à fragmentation empêchent les agriculteurs de sortir dans leurs champs et de reprendre leurs activités », a indiqué M. Shearer. Le responsable de l’OCHA a mis l’accent sur la volonté et la capacité du gouvernement à remplir son rôle, notamment en ce qui concerne la période postconflit. « Généralement, les gouvernements comptent pour l’étape du redressement sur l’action des organisations humanitaires, mais ce n’est pas le cas de l’État libanais », a-t-il dit, énumérant les activités entreprises par le gouvernement, notamment en ce qui concerne le nettoyage et la réhabilitation des routes, ainsi que le rétablissement du courant électrique. M. Shearer a également souligné les particularités libanaises. « Un quart de la population a été déplacée sans qu’il n’y ait de morts ou de blessés dus à ce déplacement », a-t-il dit, mettant l’accent sur « l’accueil que toutes les communautés du pays ont réservé aux déplacés, dans un pays déchiré auparavant par une guerre civile ». À l’issue de la conférence de presse, plusieurs agences et organisations onusiennes présentes sur le terrain ont distribué un bilan de leurs activités entamées depuis le début des hostilités, le 12 juillet dernier. L’Unicef a ainsi mené des campagnes de vaccination contre la polio et contre la rougeole auprès des déplacés dans le Grand Beyrouth et dans la zone de Saïda. L’organisation a également assuré de l’eau aux populations, distribuant depuis le début du conflit deux millions de litres d’eau en bouteille et installant des réservoirs dans diverses localités du Liban-Sud. L’Unicef a également entrepris des activités pour sensibiliser les populations au danger des bombes à sous-munitions. Le Haut Comité de l’ONU pour les affaires des réfugiés (HCR) a pour sa part renforcé ses activités au Liban, augmentant son équipe de 74 personnes. L’organisme onusien a notamment travaillé durant la période du conflit avec des déplacés dans les régions de Aley, Baabda, Chouf, Jbeil, Kesrouan, Metn, Beyrouth et Saïda. Après la cessation des hostilités, le HCR a ouvert un bureau à Tyr. Pour en revenir au dossier des bombes à fragmentation, Todd Hart du service antimines de l’ONU (Unmas) a indiqué à L’Orient-Le Jour que les Nations unies ont prévu 8,6 millions de dollars pour couvrir les activités de déminage jusqu’en décembre prochain. D’autres fonds devraient être rassemblés pour assurer les dépenses de 2007. En réponse à une question, M. Hart a indiqué que les bombes à fragmentation sont utilisées contre des cibles militaires. Ce genre de munitions a été utilisé au cours des quinze dernières années, en Irak, en Tchétchénie et au Kosovo. Pat. K.
Avant de quitter Beyrouth, à la fin du mois, David Shearer, responsable de l’Office de coordination de l’ONU par les affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), a donné hier une conférence de presse pour faire le bilan de son action. M. Shearer a mis l’accent sur la volonté et la capacité du gouvernement libanais à gérer la situation de postconflit au Liban-Sud. Il a accusé...