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Actualités - OPINION

Avocat du diable

On nous promet une nouvelle victoire, devant la justice internationale cette fois-ci. Des commissions se sont constituées pour rassembler les éléments incriminant Israël, responsable de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. L’affaire serait portée devant un tribunal international qui ne manquerait pas de convoquer les responsables israéliens et de condamner l’État hébreu. Certains, comme le président Chavez, vont jusqu’à accuser l’ennemi de génocide alors que les éléments constitutifs d’un tel crime ne sont pas réunis. Passons sur le crime d’agression, à moins qu’on ne considère que le Hezbollah soit l’agresseur en l’espèce. Les représailles israéliennes, par leur ampleur, constituent, en dépit de tout, une agression. Mais le problème se situe plus au niveau pratique que juridique. Tout aurait été pour le mieux si le Hezbollah ne s’était mis à bombarder les cibles civiles et à se rendre de ce fait coupable, mais bien sûr dans une moindre mesure, des mêmes crimes que l’armée israélienne. C’est dur à admettre, mais les faits sont têtus et il n’y a qu’à se reporter aux déclarations et aux avertissements de Middle East Watch pour se rendre compte que la Résistance islamique s’est livrée à des «Indiscriminate bombardement». Ainsi, le Liban s’apprête à se pourvoir en justice. Et de ce fait, ne serait-il pas amené à collaborer avec la juridiction internationale qu’on se propose de saisir? La Serbie l’a fait en livrant Milosevic au TPI pour l’ex-Yougoslavie? Est-ce que l’État libanais est en mesure de le faire? Est-ce qu’on imagine un dignitaire religieux comparaissant devant ladite juridiction, ne serait-ce qu’à titre de témoin pour expliquer ce qu’il entendait par «frapper au-delà de l’au-delà de Haifa»? À moins d’imaginer qu’une instance judiciaire puisse examiner le volet libanais des destructions et crimes sans se pencher sur le volet israélien de l’autre côté de la ligne bleue. Bien sûr, il y a une opinion publique qui exige que justice se fasse, mais on n’a pas le droit de lui donner de fausses expectatives. L’État libanais est dans l’impasse à ce niveau. Pour ces raisons, j’en appelle à mon confrère le député Ghassan Moukheiber, qui a été de tous les combats pour les droits de l’homme, pour qu’il attire l’attention des autorités libanaises sur les risques d’enclencher un processus qui pourrait se révéler irréversible. Le Liban pourrait être mis au ban des nations s’il venait à ne pas honorer ses obligations internationales. N’a-t-on pas en mémoire les mesures prises par la communauté internationale contre la Bosnie sous prétexte que les autorités de ce pays peinaient à livrer Karadzic et Mladic à la justice. Il reste, bien sûr, que nos compatriotes titulaires de la double nationalité peuvent dans certains cas se pourvoir en justice, mais c’est oublier que les victimes israéliennes peuvent également détenir de doubles passeports… Youssef MOUAWAD
On nous promet une nouvelle victoire, devant la justice internationale cette fois-ci. Des commissions se sont constituées pour rassembler les éléments incriminant Israël, responsable de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. L’affaire serait portée devant un tribunal international qui ne manquerait pas de convoquer les responsables israéliens et de condamner...