Depuis quelques semaines déjà la polémique autour de la guerre fait rage, tant au Liban qu’en Israël. Dans ce dernier pays, les récriminations quant à l’incurie des gouvernants et la mauvaise conduite des opérations par l’état-major avaient commencé dès les premiers revers. Au Liban, une fois l’orage passé, l’union sacrée a vite cédé le pas aux mesquineries...
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Aphorismes De l’importance de bien tenir son rôle
Par KEMP Percy, le 14 septembre 2006 à 00h00
Depuis quelques semaines déjà la polémique autour de la guerre fait rage, tant au Liban qu’en Israël. Dans ce dernier pays, les récriminations quant à l’incurie des gouvernants et la mauvaise conduite des opérations par l’état-major avaient commencé dès les premiers revers. Au Liban, une fois l’orage passé, l’union sacrée a vite cédé le pas aux mesquineries comptables et aux chicaneries mercantiles, les adversaires du Hezbollah s’empressant de démontrer, calculette à la main et chiffres à l’appui, qu’eu égard au nombre d’édifices et de ponts détruits, eu égard surtout au manque à gagner, cette soi-disant victoire de la milice chiite sur Israël n’était qu’une vue de l’esprit.
Dans une société segmentée où chaque communauté cherche à tirer la couverture à soi, une telle zizanie n’est pas surprenante. Ce qui se passe en Israël est par contre plus étonnant. Car la société israélienne avait la réputation d’être homogène. Or le climat délétère qui y règne aujourd’hui fait penser qu’un état d’esprit factieux s’y était installé bien avant le conflit et suggère que le mythe d’un Israël solidaire a sans doute vécu.
En tout état de cause, ces querelles internes d’après-guerre affaiblissent les deux nations encore plus que ne l’avaient fait les opérations guerrières. Dans cette perspective, il serait bon de rappeler aux responsables des deux pays ce que l’orateur athénien Phocion avait dit à ses concitoyens atterrés, après que les forces grecques coalisées eurent été écrasées par Philippe de Macédoine à la bataille de Chéronée, en 338 avant notre ère: «Souvenez-vous, Athéniens, leur avait-il alors dit, que nos ancêtres ont parfois été vainqueurs, parfois vaincus, et qu’ils ont fort bien tenu ces deux rôles, ce qui leur a permis de sauver à la fois la cité et les Grecs.»
Car la fortune des armes peut parfois sourire à un peuple et parfois le bouder. L’essentiel n’est pas là. L’important, comme dit Phocion, c’est la façon de faire. De la manière dont un peuple se comporte dans la victoire comme dans la défaite dépendent en réalité sa pérennité et sa place dans l’histoire.
Percy KEMP
Depuis quelques semaines déjà la polémique autour de la guerre fait rage, tant au Liban qu’en Israël. Dans ce dernier pays, les récriminations quant à l’incurie des gouvernants et la mauvaise conduite des opérations par l’état-major avaient commencé dès les premiers revers. Au Liban, une fois l’orage passé, l’union sacrée a vite cédé le pas aux mesquineries...
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