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Un laboratoire consacré à l’étude scientifique des phénomènes occultes Z comme zététique, ou le pourfendeur du paranormal

Henri Broch marche sur des charbons ardents. Réédite le miracle du suaire de Turin. Démontre l’imposture des voyantes. « Pourquoi diable croire au paranormal quand toutes ses manifestations peuvent être expliquées et répliquées ? » s’interroge ce croisé de la pensée rationnelle. Le Pr Broch dirige le laboratoire de zététique (du grec zêtêin : « chercher ») de la faculté des sciences de Nice, seule structure de ce type en France exclusivement consacrée à l’étude scientifique des phénomènes occultes. Depuis la fondation du laboratoire en 1998, il en est resté le seul salarié, appuyé par une dizaine de volontaires – le plus souvent enseignants – épouvantés de la place prise par le paranormal dans la société moderne. « Je me suis toujours intéressé aux phénomènes paranormaux, mais ce qui m’a fait passer à l’acte, c’est un sondage que j’avais réalisé en 1982 parmi les étudiants en sciences de 1re et 2e année, qui les montrait largement convaincus que l’esprit était capable de tordre des cuillères », comme le prétendait alors le mage israélien Uri Geller, raconte le Pr Broch à l’AFP. À ses étudiants, il apprend d’abord une méthode basée sur le raisonnement scientifique. Avec pour principe conducteur : pourquoi faire appel au paranormal pour expliquer ce qui peut l’être en toute simplicité. Il suffit ainsi de basculer de 90 % la fameuse image d’un homme aux commandes de son vaisseau spatial, découverte sur la pyramide maya de Palenque, pour comprendre qu’il s’agit là de la représentation d’un sacrifice humain. « Et dire qu’elle a fait le tour du monde comme LA preuve de la venue sur Terre d’extraterrestres dans l’Antiquité ! » soupire le Pr Broch. Le fameux sarcophage d’Arles-sur-Tech (Pyrénées françaises) est supposé générer tout seul plusieurs centaines de litres d’eau miraculeuse chaque année. Mais sa productivité est directement corrélée à la pluviométrie ! Il est saisi de 150 à 200 demandes chaque année, surtout de particuliers, mais son laboratoire vient d’être retenu comme consultant par l’ONU. Sa dernière sortie lui a permis d’expliquer que les bruits épouvantables qui réveillaient en sursaut les habitants d’une maison de Provence, dans le sud de la France, étaient provoqués par la contraction nocturne d’un échafaudage métallique. Mais pour le Pr Broch, le cas le plus emblématique est celui du saint suaire de Turin qui, selon la légende, aurait servi à envelopper le corps du Christ après sa crucifixion et aurait gardé en impression l’image du supplicié. La relique est en fait le résultat d’un probable frottis sur un bas-relief représentant le Christ, réalisé en France vers 1350 à des fins de lucre. « Un faux mystère, mais une vraie escroquerie, lance le Pr Broch. Ce n’est pas moi qui le dis, mais c’est l’évêque du lieu qui avait mené l’enquête à l’époque, retrouvant l’auteur du faux et les mendiants payés pour prétendre qu’ils avaient été guéris par le suaire. » Et d’agiter une liasse de faux « suaires » réalisés par ses étudiants en mélangeant, à la manière de l’époque, pigments, blanc de baleine et colle d’os. Pendant 15 ans, le Pr Broch, associé à un illusionniste, a mis au défi médiums et voyantes de faire la preuve de leurs pouvoirs. Avec à la clef un prix, porté progressivement à 200 000 euros. « Nous avons reçu 275 personnes et aucun ne nous a démontré quoi que ce soit, alors que le protocole de l’épreuve était défini en parfait accord avec le candidat. »

Henri Broch marche sur des charbons ardents. Réédite le miracle du suaire de Turin. Démontre l’imposture des voyantes. « Pourquoi diable croire au paranormal quand toutes ses manifestations peuvent être expliquées et répliquées ? » s’interroge ce croisé de la pensée rationnelle.

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