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Le plus titré, tout simplement

Michael Schumacher a annoncé qu’il allait quitter le monde de la Formule un, dans la peau du pilote le plus titré de l’histoire de ce sport. Cette question ne fait pas débat. Savoir si le leader de Ferrari est le plus grand de tous les temps en est une autre. Depuis qu’il a battu le record de cinq couronnes mondiales de Juan Manuel Fangio en 2003, Schumacher ne peut plus y échapper. L’Allemand est l’une des grandes figures du sport mondial. Une génération de supporters a grandi en admirant ses qualités de pilotage. Mais nombreux sont les observateurs qui pensent que la carrière de « Schumi » n’a pas été exemplaire. Aussi ne mériterait-il pas le crédit accordé à « la légende » Fangio, Jim Clark ou Ayrton Senna – même si ce dernier n’avait rien d’un ange. Le Grand Prix de Monaco 2006, où Schumacher avait délibérément calé pour empêcher Fernando Alonso de réaliser le meilleur temps des qualifications, est le dernier avatar d’une série de coups tordus. « Je pense que le problème est que l’on ne voit pas sa vraie personnalité », dit le Canadien Jacques Villeneuve, ennemi déclaré de Schumacher depuis son accrochage avec l’Allemand lors du dernier GP de la saison 1997. « C’est un coureur, mais un pur coureur, rien d’autre qu’un coureur et pour cette raison, je pense que lorsqu’il arrêtera, les gens vont l’oublier tout simplement. » Schumacher a un caractère très secret. Il protège sa famille des regards extérieurs, mais ne disparaîtra pas. Records Sa carrière en F1 a été décortiquée par les spécialistes devant des millions de téléspectateurs et il a acquis un statut qui le rend mal à l’aise. « J’ai un problème avec ça, comme avec l’hystérie qui entoure ma personne », a-t-il dit un jour. « À l’évidence, j’apprécie ce que les gens pensent de mes exploits, mais je ne me considère pas comme un héros ». « Je suis comme tout le monde, la seule différence étant que je suis capable de piloter rapidement. » Schumacher, souvent décrit dans les médias comme un pilote froid et prêt à tout pour gagner, a toujours eu la victoire dans le sang. Les faits ne souffrent aucune contestation : un record de 90 succès, cinq titres consécutifs pour Ferrari et plus de points, de pole positions et de podium que tous les autres pilotes de l’histoire. Alonso est de ceux qui pensent que ses records ne seront probablement jamais battus. « Je pense qu’il faudra beaucoup de chance, et se trouver toujours dans la bonne équipe », dit il. « Quand vous êtes dans la mauvaise monoplace au mauvais moment, vous ne pouvez rien faire. » Schumacher, lui, s’est toujours trouvé au bon endroit, au bon moment. Il a également été l’architecte de ses succès, sachant s’entourer de la meilleure équipe possible. Fils de maçon désormais propriétaire d’un circuit de karting près de Cologne, Schumacher est né le 3 janvier 1969. La honte de 1997 L’homme qui est devenu le premier et pour le moment le seul Allemand champion du monde de F1 a débuté en karting à l’âge de quatre ans dans une machine construite par son père Rolf et propulsée par un moteur de tondeuse à gazon. Ancien mécanicien dans un garage, Schumacher a remporté son premier GP de F1 à Spa en 1992 et a décroché son premier titre mondial en 1994 avec Benetton l’année de la mort de Senna à Imola. La mort du Brésilien a privé la F1 de la bataille annoncée entre le jeune prétendant et le triple champion du monde. Ce n’est que plus tard que le choc des générations a eu lieu, notamment avec Alonso, plus jeune champion du monde de l’histoire la saison dernière. C’est avec Damon Hill, qui a pris la place de Senna chez Williams, et avec Mika Häkkinen, que Schumacher a connu ses premières grandes passes d’armes au milieu des années 1990. Une collision avec Hill le jour de la dernière course en 1994 lui donnait sa première couronne. La saison suivante, il s’imposait de nouveau et rejoignait Ferrari, à qui il redonnait ses lettres de noblesse et écrivait sa propre légende. Hill était sacré en 1996 puis venait la débâcle de 1997 quand Schumacher tenta de pousser Villeneuve hors de la piste dans le dernier GP de la saison. « S’il y avait quelque chose dans ma carrière que je voudrais effacer, c’est cela », avait-il dit plus tard. En 2000, il décrochait son premier titre pour Ferrari, le premier de la Scuderia depuis 21 ans. Quatre autres suivirent. Schumacher pourrait avoir l’orgueil de partir sur un huitième titre. Hommage de la presse espagnole La presse espagnole a rendu un hommage appuyé à Michael Schumacher, qui a annoncé sa retraite à l’issue du Grand Prix d’Italie de Formule 1, hier à Monza, soulignant qu’il sera « très difficile » au champion du monde en titre espagnol, Fernando Alonso, de le « dépasser ». El Mundo en ligne : « Michael Schumacher, le “Kaiser”, fait ses adieux. Pilote génial, sportif ultime, idole ; à la fois adoré et détesté. L’homme record de la Formule 1 a annoncé sa retraite de la plus grande compétition automobile à Monza, après avoir remporté sa 90e victoire. (...) Le 22 octobre 2006, au Brésil, le “grand cirque” se retrouvera sans sa plus grande attraction, le pilote qui a élevé la Formule 1 à sa plus grande dimension, au septième ciel. » El Pais en ligne : « Tous les titres et les records de Schumacher ont fait de lui une authentique légende vivante de la Formule 1, sport dans lequel il a atteint des chiffres et des sommets qu’il sera très difficile de dépasser, malgré la présence de nouveaux talents comme le champion du monde, Fernando Alonso, ou l’éternel prétendant, le Finlandais Kimi Raikkonen. »
Michael Schumacher a annoncé qu’il allait quitter le monde de la Formule un, dans la peau du pilote le plus titré de l’histoire de ce sport.
Cette question ne fait pas débat. Savoir si le leader de Ferrari est le plus grand de tous les temps en est une autre.
Depuis qu’il a battu le record de cinq couronnes mondiales de Juan Manuel Fangio en 2003, Schumacher ne peut plus y...