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La reprise est tributaire de la stabilité politique, affirment les experts Après le blocus, l’économie libanaise souffle mais reste fragile

Le port de Beyrouth, plaque tournante des échanges commerciaux au Liban, a repris samedi ses activités, amorçant un retour à la normale pour ce secteur-clé qui reste cependant à la merci des aléas politiques locaux et régionaux, rapporte une dépêche de l’AFP. Le port de Beyrouth a accueilli samedi ses deux premiers gros cargos depuis la levée, la veille, du blocus qu’Israël imposait depuis le 13 juillet au Liban, asphyxiant l’économie qui dépend à 80 % des importations. Le port de Beyrouth, qui accueillait avant le blocus en moyenne six cargos par jour, est « le miroir des finances libanaises », selon le directeur du port Hassan Koraytem. L’autorité du port avait estimé à 700 000 le nombre de containeurs qui arriveront en 2006. En juin, 60 078 containeurs, soit un nombre record, étaient arrivés au port. En juillet, ce nombre était tombé à 20 000, alors que le port était fermé en août à cause du blocus. « Nous espérons que dans les deux prochains mois tout sera redevenu normal », a ajouté M. Koraytem, sans pouvoir préciser les pertes subies pendant le blocus. Il a toutefois souligné que les revenus mensuels du port étaient habituellement de l’ordre de 10 millions de dollars. Et ce sans compter le manque à gagner pour les 300 à 400 débardeurs qui ont été mis en congé technique pendant le blocus et pour les usines qui ont tourné au ralenti faute de matières premières, selon des experts. « Environ 65 % des importations ont été touchées par le blocus du port, et 60 % des exportations », a estimé un économiste sous le couvert de l’anonymat, jugeant que cela aurait un impact négatif sur la croissance du produit intérieur brut (PIB). « Alors qu’on s’attendait pour 2006 à une hausse de 5 à 6 % du PIB, celle-ci sera sans doute de 2,5 % et peut être nulle, compte tenu des dégâts directs et indirects. » L’aide internationale (quelque deux milliards de dollars) constitue « certes un ballon d’oxygène pour l’économie, mais elle doit être accompagnée par des avancées politiques », dit-il. « Car il y a un deuxième blocus, que l’on ne voit pas, celui de l’investissement et de la confiance qui ne pourront être rétablis que s’il y a une paix définitive et un règlement politique au Liban », estime cet expert. Pour l’économiste Kamal Hamdan, « c’est la stabilité politique qui va influer sur le climat économique ». « Tout va dépendre de la période de transition, du processus de réconciliation nationale. Si cela ne va pas dans le bon sens, les investisseurs potentiels vont reconsidérer leur projet », assure M. Hamdan. Pour les experts, la pleine application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU serait un facteur déterminant pour la pleine relance de l’économie libanaise. Un autre facteur-clé selon ces experts est que l’Iran et la Syrie, soutiens du parti chiite radical Hezbollah, cessent de se servir du Liban comme champ de bataille contre leur ennemi israélien.

Le port de Beyrouth, plaque tournante des échanges commerciaux au Liban, a repris samedi ses activités, amorçant un retour à la normale pour ce secteur-clé qui reste cependant à la merci des aléas politiques locaux et régionaux, rapporte une dépêche de l’AFP.
Le port de Beyrouth a accueilli samedi ses deux premiers gros cargos depuis la levée, la veille, du blocus...