Une délégation de l’Agence française de développement à la CCIAB

Une délégation de l’Agence française de développement (AFD), établissement public français, regroupant MM. Christian Szersnovicz, Serge Michailof et Yves Picard, s’est rendue hier à la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Beyrouth (CCIAB) où elle a été reçue par le président et le vice-président de la CCIAB, MM. Ghazi Koraytem et Gaby Tamer (photo). La délégation se trouve à Beyrouth depuis plusieurs jours dans le cadre d’une mission plus large d’exploration de la conjoncture économique et financière du pays. Ghazi Koraytem, qui a brossé un tableau de la conjoncture d’après- guerre du pays, a souligné la nécessité de la mise en œuvre d’une version remaniée du plan Marshall destinée au Liban. Il s’est dit persuadé que les résultats encourageants de la conférence des donateurs de Stockholm ne devraient pas occulter la nécessité de la tenue de la conférence de Beyrouth. « Les besoins du Liban sont nombreux et diversifiés », a-t-il précisé, soulignant l’urgence pour le gouvernement d’implanter les réformes qui s’imposent dans le secteur public. Il s’est dit persuadé que derrière les motifs politiques de l’offensive israélienne lancée contre le Liban, il y a l’intention d’anéantir le potentiel de croissance économique du pays du Cèdre. De son côté, Gaby Tamer, qui s’est félicité du rôle politique de premier ordre joué par la France lors de l’offensive israélienne contre le Liban, a exprimé son souhait de voir le gouvernement français jouer un rôle tout aussi dynamique dans la reconstruction du Liban. Le président de l’Association des industries chimiques a insisté sur la création d’un fonds unifié des assistances qui serait géré par un « board of trustees » au sein duquel seraient représentés le secteur public, mais aussi le secteur privé, en l’occurrence les organismes économiques. « Les délégués de ces organismes économiques au sein du directoire seraient désignés parmi des personnalités neutres relevant à titre d’exemple des secteurs académique et de la magistrature », a-t-il souligné. Le vice-président de la CCIAB a en outre précisé que le fonds devrait être placé sous la supervision du Premier ministre. Selon lui, l’opération d’évaluation des dégâts est délicate, surtout pour ce qui a trait aux dommages subis dans le secteur immobilier. « De telles opérations requièrent de l’expertise et surtout de la transparence. D’où la nécessité d’avoir des ingénieurs au sein du directoire », a-t-il ajouté. Gaby Tamer est par ailleurs revenu plusieurs fois à la charge pour souligner l’importance d’un mécanisme transparent d’octroi d’aides et de prêts bonifiés, estimant nécessaire que la Banque du Liban et l’Association des banques participent à la mise en œuvre d’un tel mécanisme. Il a en outre préconisé l’approbation de projets de lois d’exception concernant une révision à la baisse des taxes douanières sur certains produits et l’échelonnement du versement de la TVA.