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Situation tendue à Bagdad au lendemain d’attaques meurtrières Les conditions d’une guerre civile sont réunies en Irak, avertit le Pentagone

Un nouveau rapport du pentagone avertit contre les risques d’une guerre civile en Irak, alors que la violence ravage Bagdad. Les conditions qui pourraient engendrer une guerre civile existent en Irak, estime le Pentagone dans un nouveau rapport rendu public hier, dans la mesure où le « cœur du conflit » a changé et oppose désormais sunnites et chiites, l’insurrection sunnite proprement dite, dirigée contre l’occupation, étant reléguée au second plan. Dans ce rapport commandité par le Congrès, le Pentagone dresse un panorama de la situation de ces trois derniers mois, concluant que les attaques ont augmenté de 15 % par rapport au trimestre antérieur et que le nombre de victimes, chez les Irakiens, a bondi de 51 %. « Pour autant, les violences actuelles ne relèvent pas d’une guerre civile, et l’on peut empêcher un glissement vers une guerre civile », lit-on également. Les milieux chiites expriment d’ailleurs leur inquiétude à ce sujet. « Le gouvernement doit mettre un terme à ces actes de terreur. L’ennemi veut se servir du chaos et des affrontements pour provoquer une guerre civile. Mais les Irakiens doivent rester unis et empêcher toute tentative de dresser les sunnites contre les chiites », a pour sa part déclaré, lors de son prêche, Mohammad al-Haidari, représentant du grand ayatollah Ali Sistani, la plus haute autorité chiite, à Bagdad. Un responsable militaire américain a pour sa part estimé que la violence accrue en Irak, et notamment à Bagdad, était due aux opérations très agressives menées par les forces de sécurité irakiennes et américaines contre les insurgés. La situation était en tout cas tendue hier à Bagdad, au lendemain de sanglantes attaques qui ont fait au moins 67 morts dans les quartiers chiites de la capitale et en dépit de l’optimisme du Premier ministre sur la capacité des forces irakiennes à assurer la sécurité dans le pays. Le bilan des attaques à la voiture piégée et à la roquette qui ont frappé jeudi soir trois quartiers chiites de Bagdad a été révisé à la hausse, pour atteindre 67 morts et plus de 300 blessés. Ces attaques démontrent une nouvelle fois la capacité des insurgés à agir dans la capitale, malgré le plan « En avant ensemble », dans le cadre duquel quelque 30 000 hommes, Américains et Irakiens, ont été déployés. Mais si la violence avait baissé en intensité, le risque est grand qu’elle reprenne bientôt. « Le nombre de morts dans des violences dans la capitale a baissé en août, mais je crains que les attaques reprennent de plus belle maintenant, en particulier après ce qui s’est passé jeudi soir », a ainsi déploré un responsable sécuritaire. Le Premier ministre Nouri al-Maliki a fait pourtant preuve d’optimisme quant à la capacité des forces irakiennes à prendre en charge la sécurité du pays. Il a ainsi annoncé que les forces irakiennes prendraient la responsabilité de la sécurité de la province de Zi Qar, dans le Sud chiite, en septembre. « Ce transfert nous donne l’assurance que nous nous rapprochons du jour où nous prendrons en charge la responsabilité de la sécurité à travers l’ensemble de l’Irak », a déclare M. Maliki dans un communiqué, en soulignant « le rapide développement de la compétence des forces armées irakiennes ». Mais selon le général américain George Casey, qui commande la Force multinationale en Irak, les forces irakiennes ne devraient être en mesure d’assumer la responsabilité de la sécurité du pays que « dans les prochains 12 à 18 mois ». Entre-temps, sur le terrain, l’armée américaine a annoncé hier la mort de deux soldats des suites de leurs blessures reçues au cours d’une « action ennemie » dans la province sunnite rebelle d’al-Anbar, dans l’ouest de l’Irak.
Un nouveau rapport du pentagone avertit contre les risques d’une guerre civile en Irak, alors que la violence ravage Bagdad.

Les conditions qui pourraient engendrer une guerre civile existent en Irak, estime le Pentagone dans un nouveau rapport rendu public hier, dans la mesure où le « cœur du conflit » a changé et oppose désormais sunnites et chiites, l’insurrection...