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Nucléaire - La France privilégie encore le dialogue, les États-Unis les sanctions Malgré l’expiration de l’ultimatum de l’ONU, l’Iran poursuit l’enrichissement d’uranium

L’Iran poursuit l’enrichissement d’uranium malgré les exigences du Conseil de sécurité de l’ONU et s’expose donc à des sanctions internationales, a constaté l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) dans un rapport publié hier à Vienne. «L’Iran n’a pas suspendu ses activités liées à l’enrichissement », déclare le rapport de l’agence nucléaire de l’ONU, dont l’AFP a obtenu une copie. Par sa résolution 1696, le Conseil de sécurité avait donné à l’Iran jusqu’au 31 août pour suspendre toutes ses activités liées à l’enrichissement d’uranium et au retraitement. Peu avant la publication du document, l’Union européenne et le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan s’efforçaient de garder le contact avec Téhéran, mais les espoirs de concessions de dernière minute ont été douchés par de nouvelles déclarations fermes du président iranien Mahmoud Ahmadinejad. « L’Iran ne renoncera jamais à l’énergie nucléaire pacifique et à son droit absolu » en matière nucléaire, a affirmé M. Ahmadinejad dans un discours cité par la radio d’État iranienne. « Le monde doit savoir que le peuple iranien ne cèdera pas d’un pouce face à l’intimidation et n’acceptera pas d’être privé de ses droits », a-t-il dit. « Même si le délai est arrivé à expiration, je ne crois pas que le Conseil de sécurité agisse demain », a déclaré de son côté M. Annan, interrogé sur d’éventuelles sanctions. Le président américain George W. Bush a, quant à lui, réagi rapidement à la publication du rapport. « Nous continuerons à coopérer étroitement avec nos alliés pour trouver une solution diplomatique, mais l’attitude de défi de l’Iran doit avoir des conséquences et il ne faut pas permettre à l’Iran de fabriquer l’arme nucléaire », a-t-il déclaré. Pour sa part, la France « déplore » la réponse « insatisfaisante » de l’Iran, mais reste convaincue « que la voie du dialogue doit toujours être privilégiée », selon le ministre français des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy. Par ailleurs, les six grandes puissances impliquées dans le dossier iranien – les cinq membres du Conseil de sécurité de l’ONU (États-Unis, Grande-Bretagne, France, Chine, Russie) et l’Allemagne – se rencontreront le 7 septembre à Berlin, a indiqué à l’AFP un diplomate occidental. La veille, le 6 septembre, le haut représentant pour la politique extérieure de l’UE, Javier Solana, et le négociateur en chef iranien sur le dossier nucléaire, Ali Larijani, se rencontreront également à Berlin, selon cette source. M. Solana s’est entretenu hier au téléphone avec M. Larijani, selon le bureau de M. Solana à Bruxelles. Fidèle à sa ligne, Téhéran se déclare néanmoins prêt à la négociation. Membre du Conseil suprême iranien de la sécurité nationale, Mohammad Nahavandian a ainsi affirmé à Athènes : « L’Iran est prêt à tout moment à démarrer une coopération créative. » Les 25 devraient cependant constater ce week-end l’échec de leur stratégie incitative et se résoudre à évoquer de possibles sanctions. Les activités d’enrichissement, commencées en avril à Natanz (centre), sont officiellement destinées à fournir de l’électricité. Mais les grandes puissances craignent que Téhéran ne veuille obtenir à terme l’arme atomique. Enrichi à des degrés plus poussés, l’uranium peut servir à fabriquer la bombe nucléaire. Or Téhéran a procédé à un nouveau cycle d’enrichissement la semaine dernière dans des centrifugeuses à Natanz, selon des diplomates proches de l’AIEA. L’AIEA a mis sous surveillance le programme nucléaire iranien début 2003 après la découverte de 18 ans d’activités clandestines. Cependant, un haut responsable de l’AIEA a déclaré hier à Vienne que l’agence n’avait pour le moment pas obtenu de preuves d’activités de nature militaire. « Les inspecteurs n’ont pas découvert de preuve tangible que le programme nucléaire de l’Iran soit de nature militaire », a indiqué cette source à des journalistes. Les six grandes puissances – dont l’offre de large coopération économique et politique a été rejetée par l’Iran précisément à cause d’une clause sur l’arrêt de l’enrichissement – ont déjà commencé à préparer l’après-31 août. Les États-Unis tablent sur un accord à New York sur des sanctions dès le mois de septembre, a indiqué mercredi le numéro trois du département d’État, Nicholas Burns. Les États-Unis et leurs trois alliés européens sur ce dossier étudient un système de sanctions progressives, dont un embargo sur la vente de matériel lié au nucléaire, le gel des avoirs de l’Iran à l’étranger et l’interdiction de voyager pour les responsables iraniens impliqués dans le programme nucléaire, selon le New York Times.
L’Iran poursuit l’enrichissement d’uranium malgré les exigences du Conseil de sécurité de l’ONU et s’expose donc à des sanctions internationales, a constaté l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) dans un rapport publié hier à Vienne.

«L’Iran n’a pas suspendu ses activités liées à l’enrichissement », déclare le rapport de l’agence...