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Turquie - Le TAK revendique les attaques de lundi à Antalya Menacés, les rebelles kurdes alternent attentats et appels à la trêve

Les rebelles kurdes de Turquie, menacés par un durcissement de l’attitude d’Ankara à leur égard, soufflent le chaud et le froid en alternant les appels à une trêve et les attentats, estimaient les analystes hier, au lendemain d’une vague d’attaques à la bombe. Un groupe armé radical, les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), a revendiqué lundi un triple attentat qui a fait 21 blessés, dont 10 Britanniques, la veille dans une station balnéaire du sud-ouest de la Turquie et une autre attaque ayant fait six blessés le même jour à Istanbul. Hier, le TAK a encore revendiqué l’attentat qui a fait trois morts à Antalya lundi, dans le sud du pays. La semaine précédente cependant, Murat Karayilan, le numéro 2 du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), l’organe historique de la lutte séparatiste kurde, avait annoncé en conférence de presse que ses militants étaient « prêts à un cessez-le-feu à partir du 1er septembre ». Mais le PKK affirme que les TAK sont constitués d’anciens membres entrés en dissidence, alors que le gouvernement turc considère quant à lui qu’il s’agit d’un prête-nom pour le PKK, qui souhaite éviter la réprobation internationale. Un avis partagé par plusieurs analystes, qui considèrent que TAK et PKK ne sont que les deux faces d’une même pièce. « Le TAK, c’est le PKK, aucune organisation kurde ne peut agir hors PKK », assène le spécialiste des questions de terrorisme Velih Fatih Güven, récemment retraité de l’institut de recherches ASAM. Une opinion corroborée pour partie par le directeur de la revue socialiste Birikim et spécialiste des mouvements clandestins. Selon lui, attentats des TAK et appels à la trêve du PKK répondent à deux objectifs des nationalistes kurdes. « D’un côté, l’organisation doit absolument poursuivre ses actions armées, faute de quoi elle perdra son aura et ses militants », estime le chercheur. « De l’autre l’état-major de l’armée turque vient de changer et la tendance est à une action d’ampleur contre le PKK, qui cherche à éviter cela en arrêtant officiellement ses actions », poursuit-il. Le général Hilmi Yzkyk, réputé pour sa modération, a en effet cédé lundi son fauteuil de chef de l’état-major au général Yasar Büyükanit, considéré par les analystes comme un « faucon » de la lutte contre le séparatisme kurde. Les rebelles kurdes doivent en outre faire face à un renforcement de la coopération entre la Turquie et divers acteurs internationaux dans la lutte contre le terrorisme. « Le Royaume-Uni et les États-Unis commencent à prendre des mesures concrètes contre le PKK, à la suite des pressions exercées par Ankara », souligne Hüseyin Bagci, professseur de relations internationales à l’université ODTU d’Ankara. « Le gouvernement turc semble aussi efficace dans ses efforts pour convaincre les pays du Proche-Orient de combattre le PKK », ajoute-t-il. Le président américain, George W. Bush, a assuré Ankara en juillet que les États-Unis aideraient la Turquie face aux violences commises par le PKK, qui dispose de nombreux camps dans le nord de l’Irak. Bagdad s’est également engagé à ce que le territoire irakien ne serve pas de sanctuaire pour l’organisation, considérée comme terroriste par Ankara, l’Union européenne et les États-Unis. Autant de raisons pour le PKK de se faire tout petit, selon M. Bagci, qui prévoit néanmoins une période difficile pour les rebelles.
Les rebelles kurdes de Turquie, menacés par un durcissement de l’attitude d’Ankara à leur égard, soufflent le chaud et le froid en alternant les appels à une trêve et les attentats, estimaient les analystes hier, au lendemain d’une vague d’attaques à la bombe.
Un groupe armé radical, les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), a revendiqué lundi un triple attentat...