SOCIAL - Un site mis en place en moins de 48 heures « Atfalouna.gov.lb », une plate-forme interactive au service des enfants du Liban

Entièrement soucieux des conséquences de « la guerre que mène Israël sur les enfants du Liban », le Conseil supérieur de l’enfance, relevant du ministère des Affaires sociales, a mis en place une plate-forme interactive lui permettant de mieux gérer la situation d’urgence résultant de la guerre. Créée quelques jours seulement après le début de l’offensive, cette plate-forme, située à l’adresse www.atfalouna.gov.lb, dénonce la violation des droits des enfants et les conditions dans lesquelles se trouvent ces derniers dans les centres de réfugiés. « Mais elle permet également de centraliser toutes les actions menées sur le terrain par les différentes ONG, de faire appel aux organisations internationales et de leur communiquer nos besoins, et de faciliter le partenariat et la collaboration entre les organisations non gouvernementales locales », explique Mme Joëlle Bacha, enseignante et responsable des nouvelles technologies éducatives à l’Institut libanais d’éducateurs à la faculté des sciences de l’éducation de l’Université Saint-Joseph. Joëlle Bacha et Karim Assi, directeur de WebsIdea et spécialisé en développement de plates-formes éducatives, ont été chargés de la création de la plate-forme qui a vu le jour en moins de 48 heures et qui est gérée par une équipe de six personnes. « La plate-forme permet aussi de mutualiser les différentes expériences dans le but d’enrichir les compétences des uns et des autres », poursuit Mme Bacha, qui précise par ailleurs que les volontaires qui rencontrent des difficultés peuvent s’adresser aux spécialistes à travers le site. « Ils ont la réponse en vingt-quatre heures, insiste-t-elle. À travers ce site, nous pouvons aussi centraliser les offres de volontariat. Les procédures administratives sont ainsi contournées et une ONG quelconque peut entrer directement en contact avec ces volontaires. » Outil d’information, atfalouna.gov.lb regroupe une série d’articles et de photos relatant les activités réalisées sur le terrain ainsi que des textes rédigés par des ONG, l’Unicef à titre d’exemple, sur des sujets aussi importants que la violation des droits de l’enfant, les façons d’aider les enfants de la guerre sur le plan psychologique, etc. Le grand public n’est pas laissé en marge de cette initiative et il a un important rôle à jouer sur cette plate-forme. « Tout individu peut nous écrire et les articles sont publiés, insiste Mme Bacha. Toutefois, ils sont lus au préalable par les modérateurs qui s’assurent que les textes répondent aux exigences de la plate-forme, sachant que nous évitons tout discours politique, d’autant que ce n’est pas le but du site. » Et d’ajouter : « La plate-forme est interactive et regroupe de nombreux forums de discussion. Dans ce cadre, l’utilisateur de la plate-forme peut s’identifier en tant que membre en créant un compte personnel. Mais s’il y a des dérapages, les responsables du site se trouvent obligés d’annuler le compte. » Un espace jeunesse a également été créé sur atfalouna.gov.lb. Le but de cette zone, tel que défini par Joëlle Bacha, est « d’encourager les initiatives personnelles des jeunes et leur action sur le terrain ». « Ils ont ainsi la possibilité de communiquer leur expérience, précise Mme Bacha. Dans le cadre de l’espace jeunesse également, une collaboration se fait avec la plate-forme socioculturelle Défi Liban sur un projet intitulé “Paix durable”. C’est un projet trilingue qui consiste à créer des affiches sur la paix durable au Liban. » Aujourd’hui, après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, l’action se poursuit sur le terrain, mais au lieu qu’elle soit concentrée dans les centres des réfugiés, elle est dirigée vers les familles et les villages. Avec tout le suivi social, culturel et psychologique que suppose la prise en charge des enfants de la guerre. N. M.