Rechercher
Rechercher

Actualités

Ils étaient revenus d’Australie couler une vie paisible au village d’el-Qaouzah Seize jours dans une cave pendant la guerre : le récit d’un vieux couple

Un vieux couple de Libanais, revenu d’Australie couler une retraite heureuse au Liban-Sud, raconte avoir passé une partie de la guerre entre Israël et le Hezbollah dans une cave d’el-Qaouzah, à moins de 2 km de la frontière libano-israélienne, rapporte Béatrice Khadige, de l’AFP. « Nous avons passé 16 jours dans une cave. Les Israéliens venaient nous voir et nous donnaient de l’eau. J’étais blessé, ils m’ont soigné. Un soldat nous a prêté son téléphone pour que j’appelle mon fils en Australie », raconte Hanna Abi Élias, 75 ans. Il y a six mois, Hanna et Najat Abi Élias ont quitté Melbourne avec le pécule qu’ils ont amassé durant 50 ans pour gagner leur village natal juché sur des collines. El-Qaouzah, petite agglomération chrétienne, domine un secteur acquis au Hezbollah. Un intense bombardement a précédé l’occupation de la localité, provoquant la fuite de 65 personnes vers la côte libanaise, 30 km plus à l’ouest. Mais les Abi Élias sont restés, comme d’autres gens âgés, trop fatigués pour s’enfuir. « Le 31 juillet, une bombe a brûlé la maison de mon cousin, où je vivais avec Najat, en attendant la fin des travaux d’agrandissement de notre maison mitoyenne », raconte Hanna Abi Élias. « Nous nous en sommes échappés, blessés, vers la cave d’un solide immeuble en pierre », à une trentaine de mètres de là, confie cet homme aux cheveux blancs et à la moustache bien taillée. « J’ai saigné toute la nuit de la tête, de l’épaule et de la jambe. Et quand j’ai ouvert la porte de la maison le matin, je me suis trouvé nez à nez avec les soldats, raconte-t-il. J’ai demandé de l’aide. Un médecin militaire nous a soignés, tandis qu’un autre me prêtait son téléphone. » « Ces premiers Israéliens étaient gentils, renchérit Najate Abi Élias. Ils m’ont accompagnée dans la maison incendiée à la recherche de quelque chose à manger. Ils nous ont donné de l’eau et nous ont dit de ne pas bouger de la cave. » « Autour de nous, il y avait beaucoup de tirs, et nous entendions bruits et voix », raconte le retraité. Réprobation Et puis, plus rien. Mais le couple est resté terré jusqu’à ce que, le 16 août, deux jours après la proclamation de la cessation des hostilités, un habitant les découvre. « Quelle n’a été ma surprise quand j’ai vu Farid Felfol devant moi ! » s’exclame M. Abi Élias. Bien que le couple se dise reconnaissant envers les soldats israéliens d’avoir pu survivre, il exprime sa « réprobation pour tout ce qu’ils ont fait ». « Toutes les caisses du déménagement ont été ouvertes et des objets précieux ont disparu. Toute une vie partie en fumée », regrette Najate. Dans le village, les maisons portent les traces de la guerre : vitres cassées, portes défoncées, meubles brisés. À l’extérieur, les murets et portails sont écrasés, les routes défoncées. Pendant que les pelleteuses s’agitent, Diala Rizk, jeune femme d’une trentaine d’années, dresse un réquisitoire désespéré. « Dans ma maison, les Israéliens ont tout mangé. Ils se sont essuyés avec les vêtements de mes deux enfants », dit-elle en pleurant. À l’intérieur de la petite église Saint-Joseph, construite en 1927 selon un écriteau gravé au-dessus de l’entrée, le spectacle n’est guère réjouissant. Des tableaux du Christ et de la Vierge sont endommagés, des statues brisées et les bancs cassés. La porte d’entrée, trouée à hauteur d’homme et bloquée à l’intérieur par des briques de ciment, a été transformée en poste de tir. Tout autour de l’église au clocher encore intact, plus de jardin, plus de clôture, mais les traces des chenilles de véhicules blindés.
Un vieux couple de Libanais, revenu d’Australie couler une retraite heureuse au Liban-Sud, raconte avoir passé une partie de la guerre entre Israël et le Hezbollah dans une cave d’el-Qaouzah, à moins de 2 km de la frontière libano-israélienne, rapporte Béatrice Khadige, de l’AFP.
« Nous avons passé 16 jours dans une cave. Les Israéliens venaient nous voir et nous...