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L’Irak est en proie à une « guerre civile en miniature », estime un général britannique Saddam Hussein confronté à ses premiers accusateurs dans le procès Anfal

L’ancien président irakien Saddam Hussein, accusé de génocide pour avoir ordonné les campagnes Anfal qui auraient fait jusqu’à 180 000 morts au Kurdistan en 1988, a été confronté hier à ses premiers accusateurs. Les deux premiers témoins à charge ont évoqué, en kurde, les bombardements chimiques contre les villages de Belisand et Sheikwasan, le 16 avril 1987. « Les explosions n’étaient pas très puissantes et une fumée verte a commencé à se répandre peu après, suivie par une odeur de pomme pourrie ou d’ail. Beaucoup de gens ont alors commencé à vomir, tandis que leurs yeux les piquaient fortement. Nombre d’entre eux sont morts », a raconté Ali Moustafa Hama. « Le lendemain, des soldats irakiens sont arrivés et ont brûlé le village, ils l’ont entièrement détruit », a-t-il raconté, admettant que des peshmerga (combattants kurdes) se rendaient régulièrement au village la nuit, « pour obtenir de la nourriture ou des couvertures ». Le second témoin, Najiba Khoudair, une femme de 41 ans habillée de noir, a tracé un récit similaire. « Je sais que le but de Saddam et de Majid (Ali Hassan al-Majid, son cousin, dit « Ali le Chimique », également dans le box des accusés, ndlr) était un génocide des Kurdes », a-t-elle accusé. L’accusation entend démontrer qu’il y a eu volonté délibérée de commettre un génocide au Kurdistan en 1987 et 1988. La défense veut prouver que les campagnes Anfal s’inscrivent dans une stratégie classique de lutte contre la guérilla, durant la guerre Iran-Irak (1980-1988). « Les campagnes Anfal ont été mises en œuvre après avoir reçu des informations selon lesquelles Kurdes et Iraniens combattaient la main dans la main contre les forces irakiennes », a d’ailleurs assuré hier l’un des accusés, l’ancien directeur du renseignement militaire Sabir al-Douri. Le président irakien, le Kurde Jalal Talabani, a, pour sa part, affirmé qu’il était prêt à venir témoigner dans le procès « si on le lui demandait ». Sur le terrain, l’armée britannique a mené hier matin un raid dans la ville de Amara (365 km au sud de Bagdad). Six personnes ont été arrêtées, dont « un terroriste d’importance nationale », selon le commandant Charlie Burbridge, un porte-parole britannique, qui a reconnu des échanges de tirs avec des hommes armés. Deux civils ont été tués au cours d’affrontements qui ont opposé soldats britanniques et miliciens de l’Armée du mehdi, du chef radical chiite Moqtada Sadr, selon la police de Amara. Cette information n’a pas été confirmée par l’armée britannique. Des technologies utilisées par le Hezbollah Des sources militaires britanniques à Londres ont par ailleurs annoncé que le contingent britannique en Irak, 7 000 hommes, pourrait être divisé par deux d’ici à la mi-2007. Selon les sources militaires britanniques, l’armée de Sa Majesté souffre sur le terrain de l’infiltration de la police irakienne par des miliciens rebelles. Un haut fonctionnaire civil du ministère britannique de la Défense a aussi fait part, sous condition d’anonymat, de « l’inquiétude » du Royaume-Uni face à « l’apparition de technologies », notamment de mines, qui « paraissent assez identiques à ce que nous avons vu le Hezbollah utiliser dans le passé ». Il a indiqué à ce sujet que la Grande-Bretagne n’avait pas encore d’idée précise du niveau exact des relations entre le Hezbollah et le gouvernement iranien. Le plus haut commandant militaire britannique en Irak, le général Robert Fry, a, de son côté, estimé hier que ce pays se trouvait actuellement dans « une guerre civile en miniature ». Selon lui, les violences interconfessionnelles sont limitées à la région de Bagdad et le gouvernement et les forces de sécurité irakiens (armée et police) continuent de fonctionner. Les propos du général britannique viennent alimenter le débat à Washington sur le fait que l’Irak est désormais en pleine guerre civile. Sur le terrain, douze civils irakiens ont été tués dans des attaques à travers le pays et deux autres corps ont été découverts hier. L’armée américaine a également annoncé hier la capture dimanche d’un membre saoudien d’el-Qaëda, dans le bastion rebelle sunnite de Ramadi, dans la province d’al-Anbar (Ouest).

L’ancien président irakien Saddam Hussein, accusé de génocide pour avoir ordonné les campagnes Anfal qui auraient fait jusqu’à 180 000 morts au Kurdistan en 1988, a été confronté hier à ses premiers accusateurs.
Les deux premiers témoins à charge ont évoqué, en kurde, les bombardements chimiques contre les villages de Belisand et Sheikwasan, le 16 avril 1987. « Les...