La France favorite face au Liban

Après trois matches compliqués, la France affronte aujourd’hui le Liban, l’équipe a priori la plus faible du groupe A contre laquelle une défaite serait une faute professionnelle. Un faux pas serait d’autant plus impardonnable que les Français ont réussi le plus dur en remportant deux de leurs trois premières rencontres, face à la Serbie-et-Monténégro et au Nigeria. Avec la perspective d’accrocher la deuxième place du groupe, l’occasion est trop belle pour se permettre le moindre relâchement face à une équipe qui a perdu de 35 points face à l’Argentine (107-72) et de 47 points face à la Serbie-et-Monténégro (104-57). «La méfiance est de mise, avertit le sélectionneur Claude Bergeaud, car tout ce qui s’est passé avant ce match peut nous laisser croire qu’on va jouer contre des benjamins. Les Libanais se sont pris en photo avec Boris Diaw et ont fait signer des autographes à nos joueurs. Mais au fond d’eux, il y a sûrement une part de rêve qui leur dit qu’ils peuvent nous battre.» Pour éviter cela, Bergeaud veut que son équipe «frappe le premier, comme face au Nigeria», c’est-à-dire qu’elle prenne tout de suite une avance substantielle afin d’enlever d’entrée tout espoir à leur adversaire. La spécificité de cette rencontre n’aura pas échappé aux Français, confrontés à «une nation meurtrie», selon Bergeaud. Touchés par la guerre, les joueurs du Cèdre ont en effet connu une préparation chaotique, ce qui ne les a pas empêchés de remporter leur premier match face au Venezuela samedi dernier. «Le malheur qui a touché notre pays, c’est notre motivation. Nous sommes là pour délivrer un message, dire que le Liban existe», avait expliqué alors le chef de la délégation Georges Kelzi, qui encadre des joueurs issus pour la plupart du championnat national d’un bon niveau. Alors même si la sélection libanaise lorgne déjà vers le match contre le Nigeria demain, qui pourrait lui permettre d’accrocher la quatrième place, elle ne compte rien lâcher contre la France pour continuer à porter son message.