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Actualités - REPORTAGE

REPORTAGE Le Coran et les plantes : la méthode du guérisseur

Traumatisé par la guerre et l’insécurité à Bagdad, le jeune garçon tient la main de sa mère en entrant chez Nousayif Jassem Moumin, guérisseur dans le centre-ville de la capitale irakienne. Le garçon a développé une phobie : il est terrorisé dès qu’il entend les hélicoptères ou voit les soldats américains. Dans le cabinet de Nousayif Jassem Moumin, il n’y a ni tranquillisants ni divan, mais un Coran. Pas de chaises, mais des tapis. Nousayif Jassem Moumin n’est pas docteur en médecine, mais en études islamiques. Vêtu de sa robe blanche et d’un turban noir, ce chiite d’une cinquantaine d’années à la barbe blanche et semblant venir d’un autre temps, pose délicatement sa main sur la tête de l’enfant qui porte un maillot de football étincelant de paillettes. Nousayif Jassem Moumin récite alors des sourates pour guérir le garçon. « Il a 100 % de taux de réussite », affirme Hadi Abdul-Kareem, un professeur de lycée qui souffrait d’insomnie avant de rendre visite au cheikh : « Les images des tueries dans la rue me hantaient. Je n’arrivais plus à dormir. » « J’ai commencé ma carrière en utilisant quelques plantes, les versets du Coran et des prêches du Prophète », explique Nousayif Jassem Moumin, qui affirme avoir hérité de son père, et de ses ancêtres, son don. Ses patients sont pour l’essentiel « des gens souffrant de troubles mentaux ou qui sont possédés par le diable », mais aussi des personnes avec des problèmes de « pression sanguine, de diabète ou de stérilité ». « J’utilise des plantes. C’est bien plus sûr que les médicaments produits par l’homme », dit le cheikh qui assure avoir guéri un patient souffrant d’un cancer avec de l’eau bénite et des sourates du Coran ou permis à une jeune fille paralysée depuis un an de recommencer à marcher. Sous Saddam Hussein, les pratiques comme celles de Nousayif Jassem Moumin étaient mal vues et son cabinet a fait l’objet de nombreuses descentes de police à cette époque. Aujourd’hui, il est libre d’exercer. « Je ne demande pas d’argent. Mais les gens me donnent des cadeaux quand ils ont guéri », explique-t-il-il en soulignant que quand il reçoit une grosse comme d’argent, il en redonne à des familles dans le besoin. Wisam AL-OKAILI (AFP)

Traumatisé par la guerre et l’insécurité à Bagdad, le jeune garçon tient la main de sa mère en entrant chez Nousayif Jassem Moumin, guérisseur dans le centre-ville de la capitale irakienne. Le garçon a développé une phobie : il est terrorisé dès qu’il entend les hélicoptères ou voit les soldats américains.
Dans le cabinet de Nousayif Jassem Moumin, il n’y a ni...