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Actualités - OPINION

L’agression israélienne et ses retombées

Une guerre qui n’est pas la nôtre Je vous écris pour partager mes peines et mes opinions politiques concernant le présent et l’avenir de notre cher pays. Nous sommes victimes d’une guerre qui n’est pas la nôtre et qui se déroule sur notre propre terre. Je suis pour les résolutions des Nations unies, pour la délimitation des frontières et surtout pour le cessez-le-feu immédiat. En tant qu’enfant âgé de douze ans, coincé dans un appartement, j’ai le cœur serré. Je passe mon temps à suivre les nouvelles et j’assiste aux dégâts, aux tragédies humaines et à la destruction de mon pays. Malgré tout cela, je crois en mon pays, en sa résurrection. Je voudrais encourager tous les Libanais à le soutenir encore plus fort et à avoir confiance en son avenir. Abbas Y. HÉLOU 12 ans Notre-Dame de Jamhour Écouter l’autre Je voudrais adresser ces quelques mots aux différents médias télévisés de tout bord, qui se font la course aux invités qui se vantent être «experts» en «politique stratégique».Toute une journée durant, sans compter les déroulements militaire et politique de cette guerre, nous avons droit à ces personnes qui, le temps d’une émission, «analysent», «étudient», «prévoient» des événements qui ne dépendent que des décideurs du monde, tout en donnant un point de vue obéissant à des considérations strictement personnelles. À quoi cela servirait-il d’attiser le feu dans l’âtre ? Tout en sachant que nous sommes dans un pays démocratique et que la liberté d’expression est sacrée, il y a quand même des limites. D’autre part et en regardant l’une des dernières émissions de Kalam el-Nass de Marcel Ghanem, dont j’apprécie le professionnalisme, j’ai été sidéré par les invités, leur haine, les divergences de leurs points de vue, leurs messages stéréotypés. Je me demande parfois si ces jeunes, venus d’horizons différents, instruits et matures, nés pour la plupart après l’invasion de 1982, ont appris à écouter l’autre. Une seule question m’est venue à l’esprit : comment édifier une nation avec des jeunes pareils ? Fouad A. SALHA La voix du peuple En ce 12 août 2006, cela fait un mois que toutes les misères du monde tombent sur notre pauvre pays et son peuple. Malheureusement, ce même peuple ne sait pas ce qu’il lui arrive et encore moins ce qu’il adviendra de lui. Pourquoi cette guerre, dans quel but et pour quelle cause ? Serait-ce pour ce lopin de terre que constitue les fermes de Chebaa? Y a-t-il eu un vote de la population libanaise qui confirme la volonté de risquer notre peau et notre avenir pour une éventuelle possibilité d’acquérir une terre qui n’est peut être pas la nôtre ? Et quand bien même serait-elle nôtre, le jeu en vaut-il la chandelle ? Certainement pas ! Ainsi cette guerre n’est pas la nôtre, ni la vôtre, messieurs les diplomates libanais et étrangers, puisque vos raisons ne sont pas validées par le peuple libanais. Si vous autres, gouvernements, avez des problèmes entre vous, veuillez les régler entre vous par des moyens autres que nos vies et nos rues. Vous pouvez négocier, vous battre en duel, mais nous ne voyons pas pourquoi vous sacrifiez nos vies pour masquer votre incapacité à faire votre travail. Nous, peuple libanais, nous vous dénonçons. Nada TALHAMÉ Retour sur terre Revenons sur terre, sur la terre qui n’en finit pas de brûler, la terre d’exode et de misère, la terre du Liban qui se transforme au fil des jours en immense camp de concentration. Des groupes traînent de village en village, du Liban vers la Syrie, de la Syrie vers un ailleurs, seul refuge d’un peuple en continuel déplacement. Le pays se vide de son sang, comme en une hémorragie qu’aucun garrot n’arrive à stopper, faute de volonté. Le Liban est une grosse plaie qu’on ne veut pas soigner, qui s’infecte un peu plus chaque jour. Et le monde regarde, approuve, s’apitoie, mais n’agit pas. C’est ce qu’on appelle le voyeurisme. Est-ce la vocation du Liban d’exhiber ainsi son malheur, de montrer ses blessures, de jeter à la face de la communauté des hommes ces horribles images d’enfants flasques, sans mouvement, sans vie ? Je veux sortir du tunnel de la mort, fuir la violence de l’ange exterminateur qui voit tout et sanctionne le moindre espoir de vie. Je veux fuir le regard de ceux qui vivent normalement avec leurs petits soucis, leur routine exécrable. Ma routine, c’est la guerre, mon souci, la souffrance. Tout se banalise autour de moi, la vie reprend son cours, terriblement, le pays s’adapte stoïquement à la douleur. Bientôt il n’y aura plus de larmes, bientôt il n’y aura plus de pitié, bientôt nous serons seuls désemparés, hagards. Au loin pointe déjà le néant, au loin pointe le navire des immigrants. Je refuse cette déchirure, mais ai-je mon mot à dire ? Les autres décident pour moi et je me sens lâche, incapable d’action. Je culpabilise de vivre sur une terre qui a englouti 1 000 personnes pour pas grand-chose. Le monde doit en faire autant, sinon les âmes mortes seront sa mauvaise conscience, le cri des enfants hantera leur sommeil, un jour peut-être… Marc KALOUSTIAN Entre « voisins » Papi, J’ai envie de jouer. – Oui, mon chéri, fais ce que tu as envie de faire. – J’ai envie de casser la maison de nos voisins. – Comme tu veux mon chéri. Et ça commence. Je lance une pierre sur la vitre. Le petit voisin qui a 10 ans sort de la maison. Je jette une pierre qui l’atteint au visage. Le sang coule. Il commence à pleurer. Je suis content. Je continue. Je casse toutes les vitres et je prends mon voisin pour nouvelle cible. Il commence à hurler. Les voisins sortent de leur maison. Ils sont ébahis de ce qui se passe. Ils veulent en savoir plus. Le petit n’arrive pas à parler, mais moi je leur dis qu’il s’est mal comporté avec moi et je continue de lancer tout ce qui me tombe sous la main. Tout le monde regarde en bougeant la tête en signe de tristesse. Ceci m’excite à aller encore plus loin. Je prends un torchon imbibé d’essence, je l’allume et je le lance sur la maison ou s’est caché le petit garçon. Tout brûle et moi, j’exulte. Mon petit voisin sort en suffoquant. Tout le monde me dit : il ne faut pas faire cela, tu peux le tuer. Les conciliabules vont bon train entre les spectateurs. Finalement, ils décident d’intervenir alors que la maison s’écroule en cendre et que je n’ai plus rien a détruire chez le voisin. Ils se dirigent chez le petit garçon qui respire à peine et lui disent : t’en fais pas on va t’aider à reconstruire. Au fait, je m’appelle Israël et mon petit voisin Liban. Elsie EL-KHOURY Hommage à Mkhayel Gbeily Le nombre de victimes de cette atroce guerre a dépassé le millier. Chacune de ces pertes est unique et importante. Permettez-moi de ne pas laisser inaperçue la tragique mort, entre autres, de ce jeune homme de la Croix-Rouge libanaise. Sans le connaître, je tiens à rendre hommage à Mkhayel Gbeily. Par son dernier geste, il a fait montre de courage, d’altruisme et d’amour face à la violence, à la haine et à la barbarie. À travers ces quelques lignes, je le salue avec beaucoup de respect. Merci à tous les hommes et les femmes de la Croix-Rouge libanaise. Mes sincères condoléances à sa famille et à tous ceux qui l’ont connu. Roula DOUGLAS Hommage au Liban et aux Libanais Le Liban fascine comme il a toujours et de tout temps fasciné. Disons que le Liban ne laisse pas indifférent. On adore (souvent), on déteste (moins souvent !), mais face au pays du Cèdre, on ne peut rester ni tiède ni insensible. Quant à Beyrouth, c’est cela et plus. Oui, nous avons envié l’enclave de liberté et le dynamisme culturel que le Liban des années cinquante et soixante représentait. Nous nous sommes mordus les doigts lorsqu’en 1975 éclate la guerre dite civile. Aux yeux du monde entier, la perle de l’Orient se transforme en spectacle de feu et de sang. Le déterminisme et l’énergie du processus de reconstruction nous consolera peu à peu et fera renaître l’espoir. On assiste à une affluence de touristes du monde entier. Le débat culturel et politique s’installe de nouveau, libre et ouvert. Il est alors question d’un Liban, pays des libertés sans démocratie. Le paradoxe et la contradiction ne sont pas les seuls reproches que l’on fait au Liban. Il y a aussi celui d’avoir tourné la page sans avoir fait un réel travail de mémoire. Il est question d’amnésie et de la menace que constituent ses effets. Mais est-ce que les événements qui ont bouleversé ce bout de paradis sur terre depuis le 12 juillet 2006 ne laissent pas penser que les Libanais ne sont pas amnésiques ? Sans discours ni volubilité, ils ont ouvert leurs portes et leurs cœurs et ils se sont donné corps et âme pour soulager leurs compatriotes venus du Sud et de la banlieue sud de Beyrouth. N’assistons-nous pas à un réel spectacle de solidarité et de cohésion sociale ? D’ailleurs, ils se le reprochent eux-mêmes: «Pourquoi faut-il des drames comme celui que nous vivons actuellement pour nous unir?» La résistance, la force et le courage des Libanais sont exemplaires. Ils défient l’agresseur au quotidien en continuant d’aller travailler et de vivre! Malgré les bombes, les coupures d’électricité, les pénuries de carburant. Malgré le million de déplacés, les milliers de morts et de blessés ! Malgré la destruction quasi totale de l’infrastructure et les pertes sur l’économie nationale qui s’évaluent à des milliards de dollars. Malgré tout cela et malgré tout ce que l’avenir va exiger de sacrifices et de persévérance, comme le phénix, le Liban renaîtra de ses cendres une nouvelle fois pour rayonner et devenir non plus la simple perle de l’Orient mais le diamant du monde. Soâd CHOUAF Algérienne vivant au Liban
Une guerre qui n’est pas la nôtre

Je vous écris pour partager mes peines et mes opinions politiques concernant le présent et l’avenir de notre cher pays.
Nous sommes victimes d’une guerre qui n’est pas la nôtre et qui se déroule sur notre propre terre. Je suis pour les résolutions des Nations unies, pour la délimitation des frontières et surtout pour le...