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Proche-Orient Un an après le retrait d’Israël, Gaza se sent toujours occupé

Un an après le retrait unilatéral d’Israël de la bande de Gaza, en août 2005, décidé sous le gouvernement d’Ariel Sharon, l’amertume est vive chez les Palestiniens, pour qui le démantèlement des colonies n’a jamais signifié la fin de l’occupation israélienne. «On a eu le retrait, mais on n’a pas la liberté », disent aujourd’hui des Palestiniens. Selon le journaliste et analyste politique Hani Habib, « il apparaît clairement un an après le départ des forces israéliennes que l’occupation se poursuit ». « Israël exerce toujours un contrôle total sur tous les aspects de la vie des habitants » de Gaza, affirme-t-il à l’AFP. « Israël a dépeint ce retrait comme le recouvrement par les Palestiniens de leur liberté et leur indépendance, mais depuis le premier jour, la bande de Gaza reste sous occupation », confirme l’avocat Younès al-Jarou, qui préside l’association Conscience de défense des droits de l’homme. Et alors qu’« il y avait l’espoir chez de nombreux Palestiniens que Gaza devienne l’embryon d’un État palestinien indépendant, celui-ci a disparu face à l’incapacité du pouvoir palestinien à édifier (un État) et la poursuite des offensives israéliennes », relève Hani Habib. Le territoire palestinien est soumis depuis le 28 juin à des opérations de l’armée israélienne qui ont fait 172 morts palestiniens. Elles ont été lancées après l’enlèvement trois jours plus tôt d’un soldat israélien par des groupes armés palestiniens. Le bouclage de Gaza, mis en place en mars, est total. Le seul point de passage avec l’extérieur, le terminal de Rafah, dans le Sud, vers l’Égypte, est fermé de façon quasi permanente. « Aujourd’hui, la bande de Gaza s’apparente à une grande prison dont il est impossible de sortir ou de rentrer sans l’autorisation des Israéliens », insiste Younès al-Jarou. La situation est aggravée par les sanctions économiques infligées en février à l’Autorité palestinienne par Israël et la suspension des aides occidentales après l’arrivée au pouvoir du Hamas, ajoute Younès al-Jarou. Israël, les États-Unis et l’Union européenne considèrent le Hamas comme une organisation terroriste qui n’a pas renoncé à la destruction de l’État hébreu. « La situation économique est noire, explique l’avocat. Les travailleurs palestiniens ne peuvent se rendre en Israël, les fonctionnaires ne sont pas payés, alors que le potentiel économique de la bande de Gaza est très faible, sans ressources naturelles ni industrie. » Hani Habib souligne toutefois que l’Autorité palestinienne n’a pas non plus « réussi à prendre les choses en main après le départ des colons, laissant la corruption se répandre et la situation sécuritaire se détériorer » avec des heurts meurtriers en mai entre factions rivales du Fateh et du Hamas, qui ont fait une dizaine de morts. Reste que le retrait a été revendiqué par les organisations armées comme leur succès, ce qui n’a fait qu’accroître « leur popularité et permis la victoire du Hamas aux élections législatives » de janvier 2006, affirme Hani Habib. Un sondage paru en septembre 2005 a en effet montré que 84 % des Palestiniens considéraient le retrait israélien de Gaza comme « une victoire de la résistance armée ». Au contraire, pour les anciens colons israéliens, « la fuite d’Israël de la bande de Gaza a ouvert la voie aux attaques du Hezbollah ». Selon Lior Kalfa, président du comité des anciens habitants du Gush Katif, les anciennes implantations juives de Gaza, Israël aurait dû tirer « les leçons de l’histoire » et ne pas oublier que l’intifada de 2000, déclenchée après l’échec des négociations israélo-palestinienne de Camp David, avait été la conséquence directe de « la fuite » israélienne du Liban en mai de la même année.
Un an après le retrait unilatéral d’Israël de la bande de Gaza, en août 2005, décidé sous le gouvernement d’Ariel Sharon, l’amertume est vive chez les Palestiniens, pour qui le démantèlement des colonies n’a jamais signifié la fin de l’occupation israélienne.
«On a eu le retrait, mais on n’a pas la liberté », disent aujourd’hui des Palestiniens. Selon le...