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Pour les déplacés chiites, rentrer chez soi est un devoir

Pour une grande partie des dizaines de milliers de chiites déplacés par l’offensive israélienne, rentrer chez soi est plus qu’un désir de retour à la normalité, c’est un devoir. « Peu importe que nos maisons soient encore debout ou pas. Nous devons rentrer et défendre notre terre. Cela fait partie de la lutte », assure Leila Haidar, 29 ans, dont la famille a fui le village de Sir al-Gharbiyeh, proche du Litani, deux jours après le déclenchement du conflit le 12 juillet. Cette mère de trois enfants, installée dans une école d’Achrafieh, commence à rassembler ses effets dans la perspective d’un retour. « Cela m’est égal de vivre dans des tentes, du moment que c’est ma terre », lance-t-elle, citée par l’AFP. Beaucoup ont perdu leur foyer et leurs récoltes, ou ont fui sans un sou pendant les combats. Maintenant que la fin des hostilités semble (en principe) proche, Leila, comme beaucoup, n’a aucun doute sur sa décision, souligne l’AFP : rentrer est un acte de défi envers Israël qui l’a privée de sa terre et espérait ainsi la décourager de soutenir le Hezbollah, « seul mouvement qui veille à nos intérêts », affirme-t-elle. Son foulard rouge étroitement noué autour de la tête et le regard souligné de noir, Leila se souvient des hurlements des enfants quand les bombes ont commencé à pleuvoir. « Mais nous allons rentrer. Si nos enfants meurent, nous en ferons d’autres. Nous sommes des soldats du Hezbollah », crâne-t-elle. Samedi, le Haut-Commissariat de l’ONU aux réfugiés (UNHCR) a annoncé qu’il s’attendait à des retours des déplacés sur une grande échelle, précisant qu’il se tenait prêt à aider les familles qui voudraient réintégrer leurs foyers. « Nous n’attendrons pas qu’une organisation quelconque nous ramène », affirme pourtant Hassan Abdel Karim, installé avec sa femme et trois enfants dans le jardin public de Sanayeh. Ce père de 42 ans a fui son quartier dans la banlieue sud. « Je n’ai aucune idée de ce qui est arrivé à ma maison, ni si le supermarché existe encore », avoue-t-il. Ses finances sont à sec, il n’a pas de travail et ne voit pas très bien comment reprendre le fil de sa vie. Parmi ceux qui ont évacué le Liban-Sud, certains avaient déjà fui les offensives israéliennes de 1982 et de 1996. « Ma famille a déjà connu ça avant », explique Bilal Hamed, 30 ans. « Chaque fois qu’on se relève, ils nous renvoient à terre », souligne-t-il. Mais, prévient-il, « le Hezbollah n’est pas un parti, c’est un peuple. Et si Israël veut se débarrasser de lui, il devra se débarrasser de nous tous ».
Pour une grande partie des dizaines de milliers de chiites déplacés par l’offensive israélienne, rentrer chez soi est plus qu’un désir de retour à la normalité, c’est un devoir.
« Peu importe que nos maisons soient encore debout ou pas. Nous devons rentrer et défendre notre terre. Cela fait partie de la lutte », assure Leila Haidar, 29 ans, dont la famille a fui le...