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Aimer... sans perdre la raison

Je fais partie de la génération du quatrième âge qui a vécu les guerres qui se sont succédé depuis 1975 au Liban. Je fais partie de la génération qui a vécu et vu l’arrivée et le départ des armées depuis 1975. Je fais partie de la génération qui a vécu les multiples et éternelles divisions des Libanais face à ces guerres et à ces armées. Je fais partie de cette génération qui garde en mémoire la naissance de l’accord de Taëf en 1989 et qui garde en mémoire les parrains locaux, régionaux et internationaux de cet accord qui a mis le Liban sous tutelle syrienne, avec la double bénédiction des USA et d’Israël. Je fais partie de cette génération qui a vécu les affres de cette tutelle et les plébiscites de nos dirigeants pour la Syrie et la Résistance ainsi que le désistement du droit de notre pays à se défendre – face à Israël – au profit de la Résistance et de l’armement de la Résistance plutôt qu’à celui de l’armée libanaise. Je fais donc partie de cette génération qui regarde avec amertume cette nouvelle guerre – et surtout, et avec beaucoup d’amertume, l’aboutissement d’un nouvel accord parrainé par les mêmes parties, ou plutôt par les mêmes décideurs, excepté bien sûr la Syrie. Je fais donc partie de cette génération qui constate avec amertume combien de fois le Liban et nous Libanais avons payé le prix des changements des politiques (locale, internationale et régionale), le prix des changements d’alliances et aussi le prix des fautes de nos gouvernants qui ont agi sous pression, disent-ils, sous la tutelle syrienne et qui reprochent maintenant à la Résistance d’être devenue très puissante et d’avoir des ambitions politiques et confessionnelles, au point de donner l’alibi qu’il faut à Israël pour qu’il poursuive sa guerre actuelle destructrice et dévastatrice contre notre pays. J’ai toujours rêvé d’un Liban libre, souverain et uni, au point de dire : « Je l’avais rêvé pour moi-même... hélas ! mais depuis 1990, je le rêve pour mes enfants. » Sauf que, pour le moment, je me dis : ces guerres, ces conflits internes, ces contradictions et divisions se répètent, et il me semble que dans cette région du monde, nous ne pouvons aspirer à une paix juste, ni même à vivre en paix. Ma raison me dit « d’aimer le Liban, mais sans perdre la raison ». Joséphine CHAHINE
Je fais partie de la génération du quatrième âge qui a vécu les guerres qui se sont succédé depuis 1975 au Liban. Je fais partie de la génération qui a vécu et vu l’arrivée et le départ des armées depuis 1975. Je fais partie de la génération qui a vécu les multiples et éternelles divisions des Libanais face à ces guerres et à ces armées. Je fais partie de cette...