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Actualités - OPINION

ÉCLAIRAGE La roue des réformes tourne lentement en Arabie saoudite

Depuis son accession au trône il y a un an, le roi Abdallah d’Arabie saoudite a continué sa politique de réforme, notamment en encourageant la participation des femmes à la vie publique, mais à un rythme que certains partisans de l’ouverture du pays trouvent beaucoup trop lent. Abdallah al-Hamed, l’un des trois réformateurs graciés et libérés de prison par le roi Abdallah une semaine après son accession au trône, affirme que le souverain, âgé de 83 ans, est « sans aucun doute sincère » dans sa volonté de réformer ce pays ultraconservateur, mais il estime qu’il y a « des éléments influents dans son entourage qui entravent le changement ». Avant même de devenir roi le 1er août 2005 à la mort de son demi-frère Fahd, Abdallah, qui dirigeait de facto le royaume depuis 1995, avait mis en œuvre plusieurs réformes, notamment l’organisation, début 2005, d’élections municipales, une grande première dans l’histoire du pays. Réservées aux hommes, elles avaient permis l’élection de la moitié des membres des conseils municipaux. « Au cours de l’année passée, des mesures isolées allant dans le sens des réformes ont été prises, comme notre libération. Mais à l’exception de la création d’une (deuxième) association des droits de l’homme, il n’y a pas eu grand-chose au niveau des réformes institutionnelles », a dit M. Hamed dans une interview à l’AFP. Il a appelé de ses vœux l’établissement « d’un tribunal constitutionnel, d’un organisme judiciaire devant lequel les responsables devraient rendre des comptes, et d’un Parlement élu qui légiférerait et participerait à la nomination des juges afin de garantir l’indépendance de la justice », a ajouté cet universitaire et écrivain. Il a aussi prôné des mesures dans le domaine de la justice sociale, notamment la création d’un système d’assurance maladie, l’octroi d’indemnités aux chômeurs et « la réglementation de la distribution des terres appartenant à l’État ». Devenue en décembre la première Saoudienne élue à la direction de l’Association saoudienne des ingénieurs, qui compte 10 membres, Nadia Bakhurji souligne que le roi a appuyé « la participation des femmes à la vie économique ». « Il nous aide en créant un environnement positif », qui remplace « un environnement hostile à la femme », a déclaré à l’AFP cette architecte d’intérieur de 39 ans. Elle se dit persuadée que cette attitude au sommet de l’État encouragera les entreprises de toutes tailles à engager et former des femmes. Son élection était intervenue un mois après l’élection de deux autres femmes à la direction de la Chambre de commerce de Djeddah, la capitale économique du royaume, un progrès considérable dans un pays où les femmes restent soumises à des restrictions considérables, par exemple l’obligation d’être couverte de la tête aux pieds en public. Mme Bakhurji, qui avait essayé de se présenter aux élections municipales de 2005, avant que les femmes en soient exclues, estime que la prochaine étape pour les Saoudiennes est la participation aux municipales de 2009. Lydia GEORGI (AFP)
Depuis son accession au trône il y a un an, le roi Abdallah d’Arabie saoudite a continué sa politique de réforme, notamment en encourageant la participation des femmes à la vie publique, mais à un rythme que certains partisans de l’ouverture du pays trouvent beaucoup trop lent.
Abdallah al-Hamed, l’un des trois réformateurs graciés et libérés de prison par le roi...