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Actualités - CHRONOLOGIE

ÉTATS-UNIS Bernanke a préparé le terrain à une pause des taux... tôt ou tard

Le président de la Réserve fédérale (Fed) Ben Bernanke semble avoir déroulé cette semaine le scénario de rêve pour Wall Street : un atterrissage en douceur de la croissance qui permettrait de juguler l’inflation et d’arrêter les hausses de taux d’intérêt. Mais M. Bernanke a aussi gardé ses options ouvertes lors de son allocution semi-annuelle au Congrès, en avertissant que les pressions sur les prix liées à l’énergie restaient assez élevées pour que la Banque centrale américaine demeure vigilante. Les marchés financiers ont surtout retenu le message que l’inflation et la croissance se modéraient à un rythme « soutenable ». Beaucoup d’économistes estiment que la Fed a ainsi préparé le terrain à un arrêt dans son cycle de resserrement monétaire qui compte déjà 17 relèvements successifs. Cela ne veut pas forcément dire que la Fed adoptera le statu quo dès sa prochaine réunion, le 8 août. « Les responsables de la Fed prévoient un ralentissement de l’économie et veulent arrêter de relever les taux », a estimé Stephen Gallagher de la Société générale. Mais « ils craignent une érosion de leur crédibilité et une hausse des attentes d’inflation », ajoute l’économiste. C’est pourquoi beaucoup d’analystes jugent que la Fed serait bien avisée de relever une nouvelle fois ses taux en août, avant de s’arrêter en septembre. « Même quelqu’un qui favorise la croissance comme Bernanke peut tranquillement décider un 18e relèvement, sachant que la demande extérieure et l’investissement des entreprises américaines sont solides, et amortiront un éventuel atterrissage précipité si les taux sont trop élevés », estime David Gilmore, de Foreign Exchange Analytics. L’économie américaine est « dans une période de transition » et la croissance « devrait se modérer », ce qui devrait « aider à limiter les pressions inflationnistes », a estimé M. Bernanke mercredi et jeudi dans des discours devant le Congrès. Les marchés ont bondi après ces commentaires, le Dow Jones prenant plus de 212 points. La croissance américaine a atteint 5,6 % (en rythme annuel) au premier trimestre. Les chiffres du deuxième trimestre seront publiés vendredi et les analystes tablent sur un ralentissement à 3,1 %. Mais les récents indicateurs de l’inflation ont révélé une hausse des pressions sur les prix, à la fois pour les consommateurs et les entreprises, avec notamment une flambée du cours du pétrole jusqu’à 78 dollars le baril. M. Bernanke a indiqué lors de son allocution que la Fed tablait sur une décélération de l’inflation. Lors de la dernière réunion de la Fed fin juin, l’un des membres a estimé que la décision de relever les taux était « prise de peu ». Les gouverneurs ont alors souligné que la politique monétaire entrait dans une zone d’« incertitudes importantes ». M. Bernanke a cependant pris soin de ne rien exclure. Une hausse du prix du baril de 10 à 15 dollars par rapport à ses niveaux actuels aurait « des conséquences importantes » pour l’inflation, a-t-il estimé. Aussi les marchés sont-ils désormais partagés sur la probabilité d’une nouvelle hausse de taux le 8 août. Pour David Resler, du groupe financier Nomura, la Fed aura beaucoup de choses à digérer et les marchés s’attendent à une reprise des hausses de taux dès l’an prochain si la pause d’août s’avère prématurée. « Le comité de politique monétaire pourrait à juste titre se sentir tiraillé s’il adopte une politique voulue par les marchés tout en jugeant être mal avisée », estime-t-il.
Le président de la Réserve fédérale (Fed) Ben Bernanke semble avoir déroulé cette semaine le scénario de rêve pour Wall Street : un atterrissage en douceur de la croissance qui permettrait de juguler l’inflation et d’arrêter les hausses de taux d’intérêt.
Mais M. Bernanke a aussi gardé ses options ouvertes lors de son allocution semi-annuelle au Congrès, en...