Rechercher
Rechercher

Actualités

Les déplacés affluent à Beyrouth, où la solidarité est mise à l’épreuve

Au douzième jour de l’offensive israélienne, la capitale libanaise, relativement épargnée, se transforme en sanctuaire pour les déplacés fuyant les violences du Sud, mais la solidarité des habitants de Beyrouth est mise à rude épreuve. Dans les premiers jours de la crise actuelle, les déplacés de la banlieue sud et du Liban-Sud se sont installés dans des écoles publiques, qui ont accueilli environ 60 000 personnes, théoriquement prises en charge par le Haut Comité de secours. Mais avec la hantise croissante de voir l’État hébreu se lancer dans une nouvelle aventure pour en finir, comme il l’a promis, avec le Hezbollah, le flot des déplacés s’est intensifié. Entassés dans des voitures aux toits recouverts de draps blancs, pour se protéger contre les raids israéliens, et dans des autobus, ils ont continué d’affluer par dizaines de milliers. « Nous avons tenu jusqu’à aujourd’hui, mais une bombe israélienne a éclaté à 200 mètres de notre maison, soufflant toutes les vitres. Nous avons décidé de partir avec tous les habitants du quartier », raconte à l’AFP Hussein, père de famille, originaire de Nabatiyé. Selon un responsable d’un organisme de secours, Nizar Rammal, « le nombre de réfugiés augmente de jour en jour, à Beyrouth même, et les écoles publiques sont déjà saturées ». Les plus nantis se sont installés dans des appartements meublés des quartiers résidentiels de Beyrouth ainsi que dans des hôtels, mais d’autres ne sont pas aussi bien lotis. Environ 300 personnes campent ainsi à la belle étoile dans le jardin public des Arts et métiers, à Sanayeh, à 200 mètres du principal centre de la Croix-Rouge libanaise. Et d’autres lorgnent, sans complexe, les appartements de luxe. Dans les quartiers cossus proches du centre-ville, le périmètre de Solidere, où des appartements sont proposés à 2 millions de dollars, des groupes de réfugiés errent à la recherche d’un toit pour la nuit. Samedi soir, des dizaines de déplacés, en quête de logements vides, ont été refoulés par des policiers et des soldats. Issam, le propriétaire d’un immeuble de luxe, a recouru aux services d’une société de protection privée pour refouler une dizaine de réfugiés qui entendaient squatter un de ses appartements. « J’ai téléphoné à un officier de la gendarmerie qui a envoyé une patrouille dissuader ces éventuels squatters. Mais il m’a dit qu’il ne pouvait pas assurer une protection permanente et m’a mis en contact avec une société privée », ajoute-t-il. Mais le problème de l’hébergement n’est pas le seul qui se pose dans le contexte présent : le représentant au Liban du Fonds mondial pour l’enfance (Unicef), Roberto Laurenti, a exprimé son inquiétude face aux réserves de nourriture et de médicaments qui diminuent dangereusement. Et selon Bassam Chouyait, responsable d’un centre de secours à Beyrouth, les déplacés installés dans les écoles manquent de l’essentiel : « On manque de matelas, de trousses de premiers secours, de pain, d’ustensiles de cuisine, de couches pour bébé, de boîtes de conserve, de bougies », affirme-t-il.
Au douzième jour de l’offensive israélienne, la capitale libanaise, relativement épargnée, se transforme en sanctuaire pour les déplacés fuyant les violences du Sud, mais la solidarité des habitants de Beyrouth est mise à rude épreuve.
Dans les premiers jours de la crise actuelle, les déplacés de la banlieue sud et du Liban-Sud se sont installés dans des écoles...