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La nouvelle ligne de chemin de fer a augmenté considérablement l’afflux des étrangers Le Potala, joyau du Tibet, menacé par les... touristes

À l’époque de la révolution culturelle, le palais du Potala, joyau du bouddhisme tibétain à Lhassa et symbole du Tibet, avait été préservé de la folie destructrice des gardes rouges grâce à l’intervention du Premier ministre Zhou Enlai. Quarante ans après, c’est une nouvelle menace qui se fait jour : les touristes. Tranchant avec le discours officiel, qui se réjouit de cette nouvelle manne, Qiangba Gesang, directeur du palais du Potala, ne se frotte pas les mains devant l’afflux de touristes entraîné par l’ouverture début juillet de la première ligne de chemin de fer reliant le « Toit du monde » au reste de la Chine. « Le grand nombre de visiteurs est mon plus grand problème », lâche ce Tibétain de 64 ans, qui travaille au palais depuis 1989, devant des journalistes étrangers reçus dans le cadre d’une visite organisée par le gouvernement. « Notre objectif n’est pas de faire de l’argent, ma tâche principale est de protéger le palais », dit-il. Dans ce monument extraordinaire, objet de restauration depuis 2002 et juché à 3 700 mètres d’altitude, avec ses bâtiments rouges en hauteur et blancs le long de la colline, les touristes se pressent aux côtés des pèlerins tibétains. Dans certaines pièces étroites, la cohue est gérée par les moines et des militaires, qui pressent la foule pour qu’elle ne reste pas trop longtemps. Certains touristes chinois ont profité du nouveau train pour venir admirer le palais d’hiver des dalaïs lamas depuis le VIIe siècle, comme cet étudiant chinois de 20 ans, de l’ethnie han, Zhang Haoran, originaire de Pékin. « C’est la première fois que je visite le Tibet, j’aime voyager, mais l’avion était beaucoup trop cher », dit-il, accompagné d’un de ses camarades d’université, un Tibétain. « Great ! », lance-t-il en anglais avec sa coupe de cheveux originale, proche de la boule afro. Si les pèlerins acquittent un prix d’entrée symbolique, un yuan, pour les touristes, le tarif est bien plus élevé : 100 yuans (12,6 dollars). Pour faire face à l’afflux de visiteurs, les responsables ont décidé d’augmenter le quota de visiteurs autorisés de 1 500 à 2 300. « Recevoir 2 300 personnes en un jour, c’est le plafond pour le palais du Potala, on ne peut plus l’augmenter », a estimé Nimaciren, directeur du patrimoine culturel de la région autonome du Tibet, cité par le journal Nouvelles de Pékin (Beijing News). Qiangba Gesang explique que des consignes ont été données aux guides pour que les groupes ne restent trop longtemps dans les salles, déjà surpeuplées, afin d’éviter une trop grande pression sur l’architecture. « Nous avons demandé aux guides de raccourcir leur temps de présence », dit-il. « Chaque jour, le nombre de visiteurs est important, il faut parler vite, on n’a pas le temps de s’arrêter », témoigne un guide, Ci Wang. Les autorités pensent également à une autre mesure pour essayer d’étaler sur toute l’année les visites. Un système de tarification différente serait mis en place avec un prix de 100 yuans pendant la saison morte et de 300 yuans pendant la haute saison. Mais rien n’a encore été décidé. « J’encourage les étrangers à venir en hiver, le Tibet n’est pas aussi froid que vous ne l’imaginez », dit Qiangba Gesang aux journalistes étrangers.

À l’époque de la révolution culturelle, le palais du Potala, joyau du bouddhisme tibétain à Lhassa et symbole du Tibet, avait été préservé de la folie destructrice des gardes rouges grâce à l’intervention du Premier ministre Zhou Enlai. Quarante ans après, c’est une nouvelle menace qui se fait jour : les touristes.

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