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NÉGOCIATIONS L’OMC attend un élan, mais pas son salut, du sommet du G8

Les négociateurs de l’OMC attendent du sommet du G8 de Saint-Pétersbourg un soutien politique pour leurs tractations sur la libéralisation du commerce mondial, mais doutent que cela suffise à effacer l’échec des dernières discussions de Genève. « Nous sommes bloqués. Il serait temps que les chefs d’État prennent les choses en main », estime un diplomate brésilien, dont le pays réclame depuis plusieurs mois un sommet mondial pour sortir de l’ornière, près de cinq années de négociations commerciales qui risquent de partir en fumée. « Il serait intéressant que les chefs d’État donnent un signe positif qui permette de débloquer la situation », espère le diplomate qui a requis l’anonymat. L’OMC s’est montrée plutôt réticente ces derniers mois envers l’idée d’un sommet, jugeant les problèmes trop techniques pour être traités au niveau des dirigeants de la planète. Il est d’ailleurs hors de question que les chefs d’État se prononcent sur les détails d’un accord, selon le responsable brésilien. « Ils ne devront pas parler de chiffres, mais dire simplement que le coût d’un échec serait trop élevé pour l’économie mondiale », explique-t-il. Après l’échec de leurs négociations le 1er juillet à Genève, les 149 pays membres de l’Organisation mondiale du commerce ont donné au directeur général de l’institution, Pascal Lamy, la tâche urgente de les mettre d’accord sur les grandes lignes d’un nouvel ordre commercial mondial. « Les deux prochaines semaines seront absolument critiques, notamment en amont de la réunion des pays du G8 » qui débute le 15 juillet, a estimé mercredi le Premier ministre britannique, Tony Blair. Un accord chiffré sur les points les plus délicats du cycle de négociations de Doha, lancé en 2001 dans la capitale du Qatar, doit absolument être conclu avant la fin du mois si l’on veut pouvoir boucler l’ensemble de la discussion comme prévu à la fin de l’année. L’objectif est de mettre la libéralisation des échanges au service du développement des pays pauvres en réduisant les subventions agricoles et les droits de douane. Beaucoup de pays attendent du président américain George W. Bush qu’il fasse pression sur le Congrès pour assouplir la position des États-Unis. À Genève, les Américains se sont trouvés isolés en refusant d’abaisser davantage leurs subventions agricoles. Mais il n’est pas sûr que le G8 soit l’enceinte idéale pour rapprocher les points de vue, ne serait-ce que parce que la Russie, hôte de la réunion, ne fait pas encore partie de l’OMC. Par ailleurs, l’Union européenne, qui négocie à l’OMC au nom des Vingt-Cinq, se retrouverait au G8 dans une position inconfortable aux côtés de quatre de ses États membres, dont au moins un, la France, juge trop conciliante la stratégie de négociation de Bruxelles. Le commissaire européen Peter Mandelson a d’ailleurs estimé que le sommet du G8 ne serait pas l’arène « appropriée » pour susciter un accord entre grandes puissances. La présence du président français Jacques Chirac pourrait cependant avoir l’avantage d’impliquer la France dans la négociation. Une façon d’évacuer la question russe et française serait d’organiser en marge du G8 une réunion des six grands acteurs de la négociation à l’OMC : Australie, Brésil, États-Unis, Inde, Japon, UE. À part l’Australie, tous sont déjà invités au G8. Ce « G6 » est déjà au cœur des consultations que M. Lamy a engagées pour tenter d’arracher un accord.
Les négociateurs de l’OMC attendent du sommet du G8 de Saint-Pétersbourg un soutien politique pour leurs tractations sur la libéralisation du commerce mondial, mais doutent que cela suffise à effacer l’échec des dernières discussions de Genève.
« Nous sommes bloqués. Il serait temps que les chefs d’État prennent les choses en main », estime un diplomate brésilien,...